L'air décontracté, la conviction dans l'âme, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a fait son Exposé sur la situation de la nation (ESN) devant l'Assemblée législative de Transition (ALT), le vendredi 14 mars 2025.
Cet exercice constitutionnel qui coïncide avec ses 100 jours de gouvernance, prend l'allure d'un bilan de cette période charnière. De la lutte contre le terrorisme à la consolidation de la souveraineté nationale, en passant par l'amélioration du climat des affaires et le bien-être de la population, les avancées sont tangibles et traduisent une volonté politique inébranlable. La priorité absolue demeurant toujours la reconquête et la sécurisation du territoire national.
Le ton employé devant la Représentation nationale, tout comme le 27 décembre 2024 lors de la Déclaration de politique générale (DPG), souligne une détermination sans faille à faire face aux défis nationaux, notamment la lutte contre le terrorisme et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du pays. Les résultats parlent d'eux-mêmes : plus de 71 % du territoire recouvré, 212 villages réinstallés et 15 sièges de circonscription administrative rouverts.
L'augmentation significative des effectifs des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), combinée à un investissement massif dans l'équipement et la logistique, a renforcé la capacité opérationnelle des Forces combattantes.
L'instauration d'une industrie de défense nationale, visant à réduire la dépendance en matière d'armement est un jalon stratégique majeur.La riposte contre le terrorisme ne se limite pas aux seules opérations militaires. Elle inclut aussi une action vigoureuse contre le grand banditisme et un assèchement des circuits d'approvisionnement des groupes armés. La sécurité ne peut être durable sans une réponse efficace à la crise humanitaire.
Avec le retour progressif de plus d'un million de Personnes déplacées internes (PDI), le gouvernement a amorcé une phase de stabilisation. Deux millions de personnes ont bénéficié d'une assistance alimentaire, tandis que des projets de développement local ont été mis en place pour favoriser l'autonomie des communautés affectées. L'éducation, durement éprouvée par l'insécurité, bénéficie d'une attention particulière avec la réouverture de plus de 1 400 structures éducatives et l'aménagement de 1 700 Espaces temporaires d'apprentissage.
Le secteur économique n'est pas en reste. L'Offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 produit déjà des résultats concrets, avec une récolte record de six millions de tonnes de céréales. L'initiative présidentielle pour la production agricole, conjuguée à l'appui en équipements et intrants, ouvre la voie à une réelle souveraineté alimentaire. De même, la restructuration industrielle amorcée, avec la nationalisation d'unités stratégiques et la relance de la transformation locale, représente un tournant décisif dans l'industrialisation du pays.
Sur le front de la gouvernance, le Premier ministre a également donné le ton dès sa DPG, le 27 décembre 2024, en s'engageant à renouer un dialogue constructif avec les syndicats après quatre ans d'interruption et en instaurant des mesures strictes pour assainir la gestion publique. Les circulaires relatives au contrôle de présence effective des agents à leurs postes et à la gestion des comptes administratifs du Trésor public traduisent une volonté de mettre fin aux dysfonctionnements et à la gabegie. Les efforts en matière de recouvrement fiscal et de réduction du train de vie de l'Etat ont permis d'augmenter les recettes de 216 milliards FCFA. Avec cette prouesse, le Burkina Faso se distingue comme un modèle dans l'espace UEMOA.
A l'international, le pays des Hommes intègres renforce sa posture souveraine dans la dynamique de la Confédération des Etats du Sahel (AES), tout en diversifiant ses partenariats. La réussite éclatante du FESPACO 2025 qui a vu le triomphe d'un film burkinabè et l'inscription de la Cour royale de Tiébélé au patrimoine mondial de l'UNESCO, démontrent à souhait que le Burkina Faso reste un acteur majeur sur la scène culturelle et diplomatique.
Cent jours peuvent paraitre peu, mais ils ont suffi au chef du gouvernement pour poser des bases solides. Ils ont été marqués par une gouvernance axée sur l'action et l'efficacité. Il a imposé son rythme et son style : rigueur, pragmatisme et action. Les défis restent immenses, mais une chose est certaine : l'horizon s'éclaircit. L'heure n'est pas à l'autosatisfaction, mais à la consolidation des acquis et à l'accélération des réformes.
Ces 100 jours du Premier ministre dégagent une vision claire et résolue de la gouvernance actuelle au Burkina Faso. Il met en lumière des avancées significatives dans plusieurs domaines clés : la sécurité, la gestion de la crise humanitaire, le redressement économique, la bonne gouvernance et le positionnement international du pays. Le Burkina Faso est en marche, et rien ne semble pouvoir arrêter son élan.