«Terrorisme au Nord du Bénin : éviter une crise sécuritaire à Banikoara». C'est le titre d'un rapport que publie le Timbuktu Institute aujourd'hui ce lundi 17 mars. Il se concentre donc sur Banikoara cette commune proche du parc W et de la frontière avec le Burkina Faso. Elle est située dans l'Alibori, dans le nord du Bénin. Une zone confrontée à la menace d'attaques de groupes extrémistes violents. Le Timbuktu Institute évoque une « dégradation de la situation sécuritaire » dans la commune. Et identifie des mesures à prendre pour lutter contre la menace.
« Nous ne savons plus qui est qui dans nos villages », affirme un témoin cité dans le rapport. Le Timbuktu Institute s'inquiète de l'émergence de complicités locales, volontaires ou forcées. Un habitant confie que « les terroristes recherchent leur coopération ». Situation qui ne laisse, dit-il, que deux options : fuir ou collaborer. « Depuis un certain temps, les jeunes de Banikoara sont devenus des fournisseurs potentiels de carburant pour les groupes terroristes, d'après divers témoignages », recueillis par le Timbuktu Institute.
Une activité qui, au début du mois, leur permettait de profiter d'une marge bénéficiaire de plus de 50 % par bidon. Des actions concrètes pour soutenir les jeunes chômeurs sont donc essentielles, estime le rapport. Au niveau sécuritaire, peut-on lire, les populations apprécient globalement les mesures prises par l'État béninois, mais les jugent encore insuffisantes dans cette vaste commune proche du parc W.
Selon le Timbuktu Institute, il existe toutefois un climat de méfiance et certains dispositifs sont perçus comme des sources de répression. Il est donc essentiel de restaurer la confiance entre l'État, les forces de sécurité et les populations, conclut le Timbuktu Institute. Et de stimuler l'économie, pour réduire la vulnérabilité des jeunes face aux groupes terroristes et criminels.