Afrique: Semaine de la Francophonie - La lecture pour apprendre à déchiffrer la langue française

Alors que s'est ouverte à Paris la Semaine de la francophonie, le 15 mars, quelque 2,5 millions de personnes ne maîtrisent pas, en France, les compétences de base du français : parler, lire, écrire.

Savoirs pour réussir Paris, une association qui lutte contre l'illettrisme auprès des adultes et des jeunes à partir de 16 ans, aide quelques-uns des 2,5 millions de Français en situation d'illettrisme, selon un état de la langue française réalisé pour le Parlement et publié en mars 2024. Autant de personnes qui, après avoir généralement été scolarisées en langue française, ne disposent pourtant pas des compétences de base nécessaires en lecture, écriture, calcul, pour être autonomes.

"Autonomie" comme maître-mot

"Notre association fonctionne dans l'empathie et le respect. Si une personne se trompe, on l'aide", explique Martine, une formatrice. Dans l'atelier, les apprenants doivent pouvoir débattre des textes. Au-delà de déchiffrer un simple texte, cet atelier permet de donner du sens à la lecture. C'est aussi l'occasion de passer un moment convivial, note Olmo, un apprenant.

Âgé de 24 ans, il travaille comme agent de conditionnement dans un Esat, et espère que "l'avenir sera meilleur" et qu'il pourra évoluer "professionnellement". "Je ne connais rien du tout au portable. Et la technologie : zéro", déplore, quant à lui, un septuagénaire algérien qui a travaillé toute sa vie dans une boucherie. L'apprentissage de la langue est donc pour lui l'occasion de s'adapter aux nouvelles technologies. L'avantage de suivre les personnes sur une longue période "est de pouvoir relever les difficultés et les corriger au fil des activités", explique Martine.

Un reflet de la sociologie francilienne

Plusieurs ateliers collectifs ou individuels sont proposés. "Ce sont des moments qui se veulent pédagogiques et interactifs", pointe Perrine Terrier, diplômée en lettres et directrice de l'association. Écriture, atelier presse, expression orale et même compétences numériques sont proposés par l'organisme.

La structure parisienne est un "reflet de la sociologie francilienne", avec une majorité de personnes "qui ont une double culture, qu'elles aient grandi ici ou qu'elles viennent de l'étranger", souligne la directrice. Les profils sont donc variés : demandeurs d'asile, personnes qui viennent pour des raisons familiales ou économiques.

En 2023, la structure a accompagné 123 personnes, avec 34 % d'apprenants âgés de plus de 30 ans. Certaines personnes ont fait une scolarité banale et, avec le temps, les savoirs se sont érodés, mettant ces personnes en grande difficulté avec la lecture et l'écriture.

Isabelle, une Ivoirienne âgée de 46 ans, dit avoir "suivi des cours dans son village natal jusqu'en CM2", mais avoir tout oublié de la calligraphie française avec le temps. L'intérêt pour les apprenants est de gagner au quotidien en autonomie, parce que, comme le résume Isabelle, "finalement, c'est épuisant de ne pas savoir bien lire et écrire".

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