Lundi 10 mars, une cinquantaine de journalistes, employeurs, syndicats professionnels, acteurs de la société civile camerounaise et le directeur régional de l'Unesco ont répondu à l'invitation du SNJC et de la FIJ qui avait pour objectif principal des échanges de vues pour l'amélioration du cadre de travail pour une presse responsable et véritablement indépendante.

Le SNJC, soutenu par la FIJ, a proposé de lancer "L'appel de Yaoundé" qui se décline en deux volets : la création d'un Conseil de déontologie journalistique au Cameroun et la relance de la Commission de la carte de presse.

Cet événement s'inscrit dans le projet Cameroun Média Plus, financé par l'Union européenne, dont le consortium est composé de Canal France International (CFI), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), son affilié, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), et Eduk Media.

Marion Obam, présidente du SNJC, et Anna Bethume, juriste du CDJ (Belgique) - Photo SNJC/FIJ : Elise Kenimbeni

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En matinée, Anna Béthume, juriste au Conseil de déontologie journalistique (CDJ) de la Belgique francophone et germanophone, et Ulrich Ahotondji, président de l'Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias (ONEM) du Bénin, ont partagé leurs expériences respectives avec les participants qui n'ont pas manqué de relater les tentatives passées réalisées au Cameroun.

Au terme d'échanges riches et sincères, les participants ont pris la résolution de s'engager pour la création d'un conseil de déontologie journalistique tripartite et indépendant, composé de journalistes, employeurs et d'acteurs de société civile, par :

·⁠ ⁠L'harmonisation des codes de déontologie existants pour en adopter un unique, en ayant comme base la Charte d'éthique mondiale des journalistes professionnels de la FIJ;

·⁠ ⁠La poursuite des consultations auprès des syndicats de presse camerounais;

·⁠ ⁠Une analyse approfondie des échecs passés pour en tirer les leçons et aller de l'avant;

La relance de la Commission de la carte

La relance de la Commission nationale de la carte de presse, en sommeil depuis 2017, était le deuxième sujet abordé. Catherine Lozac'h, vice-présidente de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) en France, a présenté la commission et son fonctionnement pour que les participants aient des éléments pour un modèle de carte de presse efficace et conforme aux normes légales.

Ulrich Ahotondji, président de l'Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias (ONEM) du Bénin, et Catherine Lozac'h, vice-présidente de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) en France - Photo SNJC/FIJ : Elise Kenimbeni

Après le débat, des propositions ont été retenues pour relancer cette commission au Cameroun parmi lesquelles :

·⁠ ⁠L'affectation d'une partie de l'aide à la presse privée pour financer la commission;

·⁠ ⁠L'indépendance de la commission par son détachement du ministère;

·⁠ ⁠La transformation de la commission en un organe collégial et paritaire, entre journalistes et employeurs;

·⁠ ⁠La révision et l'adoption de la convention collective des journalistes du Cameroun.

A l'issue de la journée, Marion Obam, la présidente du SNJC, a déclaré : "Nous avons le devoir et la responsabilité pour les journalistes camerounais d'implémenter ces beaux projets afin de garantir un environnement médiatique sain, rigoureux et respectueux des droits humains. La mise en place d'un Conseil de déontologie des médias solide et fonctionnel sera un gage de confiance pour la presse camerounaise, tandis que la relance de la Commission nationale de la carte de presse renforcera la protection et l'indépendance des journalistes. C'est l'Appel de Yaoundé que je lance et j'appelle toutes les composantes de la profession camerounaise à collaborer pour le bien commun."

Anthony Bellanger, secrétaire général de FIJ, a ajouté : "Je dois vous exprimer ma satisfaction de revenir au Cameroun parmi mes camarades et ma fierté de constater le niveau des échanges pour le lancement de ces projets ambitieux et nécessaires pour nos consoeurs et confrères du Cameroun. Le SNJC a toutes les compétences internes pour réunir l'ensemble de la profession et pour répondre de manière pragmatique aux défis de l'information dans le pays tout en mettant en avant des principes éthiques et responsables pour le journalisme."

- Contact : Yanick Bezang, coordinateur de la FIJ au Cameroun ([email protected])