Afrique: Grand Prix Afrique - Hemley Boum nouvelle lauréate

La Camerounaise Hemley Boum, nouvelle lauréate du Grand Prix Afrique, succède au Congolais Jean-Aimé Dibakana. Cette récompense littéraire lui a été décernée lors du salon du livre africain à Paris, pour son cinquième roman, "Le rêve du pêcheur", puissante fresque familiale entre Douala et Paris.

Déjà récompensée du Grand prix d'Afrique pour son roman "Les maquisards", Éditions La cheminante, en 2015, puis par le prix Louis-Guilloux en 2024 pour son roman "Le rêve du pêcheur", Éditions Gallimard, Hemley Boum a su conquérir cette fois-ci le jury du Grand Prix Afrique qui l'a choisie parmi les six finalistes en lice.

Elle remporte le prix littéraire intitulé Grand Prix Afrique (des écrivains de langue française), anciennement Grand prix littéraire d'Afrique noire, décerné annuellement par l'Association des écrivains de langue française, reconnue d'utilité publique depuis le 19 juillet 1952, et ayant pour but de « promouvoir l'oeuvre des écrivains qui, à travers le monde, s'expriment en français ». Il est ouvert aux « écrivains de langue française originaires de l'Afrique subsaharienne, ou à un ouvrage concernant cette zone géographique, en excluant les traductions ».

À travers son roman, l'auteure invite le lecteur à plonger et à s'immerger en plein coeur de la société camerounaise d'hier et d'aujourd'hui. Elle aborde des sujets aussi douloureux que l'exil et le déracinement, et aussi lumineux que l'amour, la résilience et le pardon.

Zack a fui le Cameroun à 18 ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets. Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu'il s'est construite prend l'eau de toutes parts. A quelques décennies de là, son grand-père, Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d'un autre avenir pour les siens... Avec ces deux histoires savamment entrelacées, Hemley Boum signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission.

Extrait

« Dans l'avion qui me menait au loin, j'ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j'en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts,un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l'être aimé. J'avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d'enfant et, en grandissant, l'argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l'arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter mais, lorsque les événements m'y contraignirent, j'hésitai à peine. C'était elle ou moi. »

Hemley Boum était une habituée des rendez-vous littéraires de la Librairie galerie Congo et des tables rondes du stand Livres et auteurs du bassin du Congo / Les Dépêches de Brazzaville. Ses différentes participations ont, à chaque fois, régalé l'assistance par la puissance de ses analyses et la profondeur avec laquelle elle jauge tant ses personnages que l'histoire du Cameroun de manière remarquable.

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