Ile Maurice: L'opération séduction de Dominic Zaki portera-t-elle ses fruits ?

Champion entraîneur de la saison 2024 sous l'ère de People's Turf Plc (PTP), le Sud-Africain Dominic Zaki (photo) multiplie actuellement les démarches pour obtenir une licence et opérer sous l'égide du Mauritius Turf Club (MTC) en 2025. Toutefois, sa candidature semble loin de faire l'unanimité, que ce soit sur les réseaux sociaux ou au sein de certaines sphères du club bicentenaire.

Avec un palmarès impressionnant la saison dernière - 49 victoires, un taux de réussite de 45 % et les titres de Champion Trainer, Champion Stable, Champion Jockey et Champion Horse -, Zaki pourrait a priori représenter une véritable valeur ajoutée pour les courses organisées par le MTC cette saison. Pourtant, malgré ses performances sur la piste du Champ-de-Mars, il ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté hippique.

Les réactions suscitées sur les réseaux sociaux après son entretien avec notre rédaction témoignent de l'animosité et du manque de reconnaissance dont il fait l'objet parmi les turfistes. Plusieurs affaires controversées, comme celle de Capkuta, la saga caféine ou encore le retour polémique de Spotted Pearl en 2024, ont terni son image et éclipsé ses mérites en tant que horseman.

Par ailleurs, son association avec Jean-Michel Lee Shim - perçu comme un adversaire du MTC - ainsi que ses nombreuses déclarations publiques en faveur du trio GEL-PTP-Lee Shim après ses victoires n'ont pas joué en sa faveur. Beaucoup de turfistes lui ont ainsi collé l'étiquette de «chatwa» de Lee Shim, une réputation d'autant plus préjudiciable que l'opinion publique reste majoritairement opposée à la PTP.

Redorer son blason

Conscient de cette situation, Dominic Zaki tente désormais de redorer son blason. Il insiste sur son indépendance vis-à-vis de Jean-Michel Lee Shim et affirme s'être entouré de nouveaux propriétaires favorables au MTC pour bâtir son écurie. Il se montre également élogieux envers le retour du MTC, qu'il considère comme un gage de professionnalisme pour l'industrie hippique.

Un revirement surprenant, d'autant plus qu'il critiquait peu de temps auparavant le MTC au profit de la PTP. Ce changement de discours est-il motivé par le contexte politique actuel, marqué par un vent de changement depuis novembre dernier ? Certains observateurs s'interrogent sur son positionnement si le gouvernement MSM était encore en place ou si Lee Shim avait obtenu l'autorisation d'organiser des courses à Petit-Gamin.

Malgré les controverses, Dominic Zaki affiche une confiance inébranlable quant à l'obtention de sa licence. Il a constitué une petite équipe autour de lui et a déjà rencontré Santosh Gujadhur, président du MTC, ainsi que Stéphane de Chalain, un des directeurs du club, pour leur exposer ses intentions. Avec l'aide de ses nouveaux soutiens, il a également procédé à l'acquisition de neuf chevaux, un investissement conséquent si l'on considère le coût d'achat en Afrique du Sud, hors frais de transport. Une question se pose alors : a-t-il reçu des assurances avant de s'engager dans un tel projet ?

Dans ce contexte, des rumeurs circulent selon lesquelles certains proches de Zaki auraient sollicité des soutiens politiques pour faciliter l'avancement de son dossier. Cela suffira-t-il à lui ouvrir les portes du MTC ? Rien n'est moins sûr. En effet, bien que la délivrance des licences relève de la Gambling Regulatory Authority, il se murmure que certains dirigeants et entraîneurs influents, aussi bien sur la scène politique qu'au sein du MTC, verraient d'un mauvais oeil son intégration.

Affaire à suivre...

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