Madagascar: Conseil municipal - La pagaille dans le camp de l'opposition

A la veille d'une autre session, le désaccord entre les élus de l'opposition au sein du Conseil municipal de la Commune Urbaine d'Antananarivo s'étale en public. Rien ne va plus.

Les partis de l'opposition paraissent de plus en plus irréconciliables. Et les comportements de certains élus au niveau du Conseil municipal de la Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA) confirment cette ambiance délétère qui ne fait qu'arranger les affaires du régime malgré la conjoncture socio-économique compliquée qui prévaut dans le pays.

En effet, la première session ordinaire du Conseil municipal était le théâtre d'un âpre débat entre les élus de la plateforme de l'opposition Firaisankina et ceux du Kôlekitifa an'ny Malagasy. La pomme de discordes est l'élection du président de la commission transport mais l'organisation des marchés dans la ville reste également l'une des raisons de ce désaccord. Le vote du budget primitif confirme d'ailleurs que certains élus ont déjà retourné leur veste.

Trahison

En tout cas, le budget primitif était voté avec 39 voix sur 54 votants alors qu'à la sortie des élections municipales du 11 décembre, aucune formation n'a obtenu la majorité absolue. Composé de 55 élus, l'IRMAR, plateforme au pouvoir, dispose de 23 sièges, le TIM, principal parti de l'opposition et membre de la plateforme Firaisankina en a 20, le Firaisankina ny Tia Tanindrazana, a obtenu 7 sièges, le Mouvement Gasikara, une association proche de l'opposition, compte 3 sièges, si l'association Iarivo Mandroso et Refondation totale de Madagascar en ont eu un chacun, le Conseil municipal devient le haut lieu du marchandage politique. Et au sein de l'opposition, on continue à s'accuser mutuellement. La trahison est sur toutes les lèvres, surtout sur celles des élus du TIM et du Tia Tanindrazana.

Guerre de leadership

Le plus flagrant, c'est la guéguerre entre Clémence Raharinirina, conseillère municipale élue sous les couleurs du TIM, et Harifidy Ramanandraibe, conseiller municipal du parti Tia Tanindrazana. Ce dernier semble déjà avoir changé de camp. Les deux élus se livrent même à une joute verbale quelque peu indigne de leur statut. En effet, une partie de l'opinion se demande si la position d'Harifidy Ramanandraibe est cautionnée par Tahina Razafinjoelina, président du parti Tia Tanindrazana, et d'Andry Raobelina, leader du parti Anjomara sy Rivo-Baovao (ARB).

Quoi qu'il en soit, cette situation est le reflet d'un malaise insurmontable qui anime l'opposition. Gangrenée par une guerre de leadership sans fin, toute tentative de rapprochement est parasitée par des arrière-pensées politiques et des conflits d'intérêt, affaiblissant l'opposition. Le silence intriguant qui y règne est d'ailleurs sujet à différentes interprétations. A cela s'ajoute l'échec de la mise en place d'une « plateforme élargie ». Peu importe, face à la conjoncture socio-économique compliquée qui prévaut dans le pays, qui ne dit mot... consent.

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