En perte de vitesse. L'activité des chauffeurs de taxi-ville dans la capitale régresse. Le nombre de personnes qui ont recours à leurs services diminue. «Beaucoup d'entre nous rentrent les poches vides, le soir. Zéro client pendant toute la journée, d'autres ne gagnent que 8 000 à 10 000 ariary par jour, ce qui ne couvre même pas les dépenses journalières, notamment le carburant», indique un chauffeur de taxi-ville, hier. Certains témoignent avoir abandonné ce métier. «Je n'arrivais plus à m'en sortir. Il y avait trop de concurrents», lance Lalaina, qui raconte avoir vendu sa licence de taxi-ville pour se reconvertir dans le métier de pisciculteur.
Le taxi-ville a de nombreux concurrents, dont les taxis-moto, ou encore une application de mobilité urbaine qui met en relation les usagers avec un chauffeur «fiable pour un transport sûr, pratique et efficace», sans parler des taxis clandestins dans la ville. Ces taxis-moto, qui attirent beaucoup de clients pour leur service plus rapide et leur tarif plus abordable, sont leurs principaux concurrents.
Les conducteurs de taxi-ville se plaignent qu'avec les taxes et les impôts que la CUA va leur imposer, à partir de cette année, ils n'arrivent plus à sortir la tête de l'eau. Ils réclament à la CUA une révision de la somme qu'ils doivent payer chaque année. Ce montant serait de 340 000 ariary, selon eux. Ils demandent également à la CUA d'appliquer une politique équitable en obligeant les autres taxis à se régulariser, sans privilégier certains au détriment d'autres. Les chauffeurs de taxi-ville doivent, toutefois, faire des efforts pour rétablir leur réputation. Des usagers se disent ne plus être satisfaits de la qualité de leur service. «Tarif exorbitant, chauffeurs arrogants, véhicules en piteux état», fustigent-ils.