L'austérité et la nécessité de cultiver un esprit d'autonomie sont aujourd'hui les maîtres-mots de la politique prônée par le Chef de l'État. Une politique qui commence à porter ses fruits et à faire taire certains pêcheurs en eau trouble.
Il est des indices qui ne trompent pas. La Tunisie est sur la bonne voie sur le plan économique en dépit de la persistance de certaines difficultés dues essentiellement à ce lourd héritage d'une décennie noire marquée par la corruption et le surendettement. Les pronostics les plus sombres déclarés aux médias par certains experts en économie durant les années qui ont suivi le coup de force du Président de la République se sont révélés faux.
Les fruits d'une réelle révolution
De l'impuissance de l'État à verser les salaires des fonctionnaires et à s'acquitter de ses dettes, en passant par les campagnes de désinformation menées tambour battant depuis 2021, rien de tout cela n'a été en mesure de perturber la volonté affichée par le locataire de Carthage d'aller de l'avant et de mettre le cap sur l'avenir.
La Tunisie s'est même acquittée de toutes ses dettes extérieures grâce notamment aux recettes touristiques et aux apports des Tunisiens résidant à l'étranger. Bien évidemment, ces résultats ne sont pas le fruit du hasard, mais plutôt d'un grand retour à la stabilité en matière de sécurité et plus particulièrement de lutte contre l'hydre terroriste. Il ne faut jamais que les Tunisiens oublient les années de braise marquées par la déliquescence des institutions de l'État.
Quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier, dit bien l'adage. La vérité finit toujours par arriver, même si elle met plus de temps. Après des périodes difficiles, le moment est venu pour cueillir les premiers fruits d'une réelle et tranquille révolution qui a ouvert sa marche avec la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et qui continue avec la restitution à l'État de son rôle social. Durant la décennie noire, l'ARP était en grand déphasage avec le peuple et n'a pas jugé utile d'accorder trop d'importance aux doléances des citoyens. L'institution parlementaire a même pris en otage les rêves des jeunes qui aspirent à une vie digne et à un travail décent.
Léger redressement de l'économie
C'est ainsi qu'après seulement quelques années, la politique socioéconomique prônée par le Chef de l'État commence à porter ses fruits. Moody's vient de réviser ses perspectives pour le système bancaire tunisien, les ramenant de négatives à stables. Ces perspectives reposent sur la capacité démontrée du gouvernement à honorer ses engagements relatifs au remboursement de la dette et sur la réduction du risque d'incident de crédit souverain.
Dans ce même contexte, l'économie tunisienne a enregistré une croissance de 0,6 % au premier semestre 2024, marquant une légère amélioration par rapport à 2023, selon la dernière édition du rapport sur la conjoncture économique de la Banque mondiale. Des signes encourageants apparaissent notamment grâce à une amélioration du solde extérieur et une réduction de l'inflation, souligne un rapport de la Banque mondiale, publié en novembre 2024 autour de la croissance économique en Tunisie.
La Banque mondiale prévoit une croissance de 2,2% pour la Tunisie en 2025, une légère hausse par rapport à 1,2% en 2024. Des statistiques qui marquent le léger redressement de l'économie tunisienne après des années de chute libre, notamment en 2020 avec un taux négatif record de -9%.
À l'ARP : 70 projets de loi adoptés en deux ans
Le rôle législatif de l'ARP s'est accentué après les élections législatives de 2022-2023 et l'élection de Brahim Bouderbala à la tête de l'institution parlementaire. Lors de son entretien avec ce dernier en avril 2023, le Chef de l'État a insisté sur le rôle législatif de l'ARP en cette étape que vit le pays. L'entrevue a permis d'évoquer l'esprit de la Constitution du 25 juillet 2022 et sa conception sur la séparation des fonctions au sein de l'État.
À l'occasion du deuxième anniversaire de la deuxième législature, Brahim Bouderbala a, par ailleurs, prononcé un discours dans lequel il s'est montré satisfait du travail parlementaire accompli, soulignant à cet effet que l'Assemblée a réussi à approuver soixante-dix projets de loi. Dans une récente déclaration médiatique, il a souligné que les députés «ont réussi, dans une certaine mesure, à reconquérir la confiance du peuple au niveau du travail parlementaire».
N'en déplaise aux plus pessimistes et aux détracteurs, plusieurs signes laissent entrevoir aujourd'hui les premiers effets du changement amorcé en 2021. Le pays a retrouvé sa stabilité après avoir totalement rompu avec dix années d'errements.