Addis — L'ambassadeur de l'Angola en Éthiopie et représentant permanent de l'Union africaine, Miguel Beabe, a défendu lundi à Addis-Abeba, la nécessité d'une plus grande exploitation des opportunités de la zone de libre-échange continentale africaine (ZCLCA).
Intervenant lors de la première réunion du Comité des représentants permanents (CRP) de l'Union africaine, organisme dans lequel il est président par intérim, Miguel Bebe, a dit qu'il était fondamental un travail conjoint capable d'opérationnaliser efficacement ce projet emblématique continental, défini sur l'agenda 2063 pour transformer le grand potentiel en réalisations concrètes et mesurables.
Le diplomate angolais a rappelé que la présidence angolaise de l'Union africaine avait décidé de donner la priorité à ce secteur pour répondre aux défis du développement multidimensionnel, cherchant à promouvoir l'interconnexion et l'intégration du continent, facilitant ainsi la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Miguel Bembe a affirmé que l'Afrique était à la croisée des chemins, et qu'il était impératif qu'elle soit à la hauteur du défi du développement et des progrès.
Cette réalité, a indiqué l'ambassadeur angolais, nécessite un plus grand investissement dans les niveaux critiques, régionaux et continentaux, ce qui constitue un facteur essentiel pour la réalisation d'une Afrique industrialisée, intégrée, économique et politiquement forte.
Le diplomate angolais a également rappelé qu'à l'occasion du passage des dossiers entre la gestion sortante et la nouvelle Commission de l'Union africaine (CAU), le président de la République et de l'Union africaine, João Lourenço, a donné des instructions claires sur les questions prioritaires qui doivent être traitées cette année pour garantir que l'organisation continentale fonctionne efficacement.
Dans ce contexte, le diplomate a souligné la nécessité de prêter une attention particulière à la conclusion urgente du processus d'évaluation des compétences des cadres, communément connu par l'acronyme SACA.
Avec l'achèvement du SACA, a ajouté le diplomate angolais, il sera possible de mettre des professionnels africains au bon endroit, selon leurs compétences et leurs qualifications, suivant de près leurs performances, ainsi que d'avoir une idée claire des ressources humaines que l'organisation continentale doit poursuivre les objectifs communs définis.
Quant à la paix et à la sécurité en Afrique, qui reste l'une des principales préoccupations qui compromettent et ralentit le processus de construction de l'Afrique, le diplomate a déploré le fait qu'il y ait encore de nombreux défis dans la sécurité, dans les cinq régions africaines, du terrorisme et de l'extrémisme violent, des conflits internes d'intensité variable, ainsi que des tensions croissantes entre les pays voisins.
Miguel Bebe a poursuivi que la présence de groupes armés et terroristes dans les différents théâtres d'opérations retarde la réalisation des aspirations africaines, oblige les mesures urgentes à donner une réponse structurelle et coordonnée à ce fléau.
Il a profité de l'occasion pour souligner qu'il n'y a pas de développement sans paix et pas de paix sans développement.
D'autre part, il a parlé des problèmes de changement climatique qui sont, selon lui, une autre source d'instabilité profonde en Afrique, appelant à la nécessité de lui donner de l'importance, afin de minimiser ses effets dévastateurs, à la fois en termes d'impact sur la planète et de coexistence harmonieuse parmi les communautés les plus touchées.
Il a rappelé que, comme le président João Lourenço l'a recommandé: «C'est au Département des affaires politiques, de la paix et de la sécurité (PAPS), la responsabilité de déminer la voie pour créer les conditions indispensables pour faciliter le travail d'autres départements de la Commission de l'Union africaine.
Le président du Comité permanent représentatif (CRP) a considéré que les États membres redoublent de plus en plus leurs efforts pour lutter contre les causes profondes qui conduisent à des situations de conflit extrêmes.
Il a également déclaré que la Commission devrait intensifier son engagement à garantir que les mécanismes d'avertissement antérieurs soient correctement appliqués là où ils sont nécessaires.
Pour le diplomate angolais, tout en adoptant des politiques de tolérance zéro et de débouchés inconstitutionnels, il faut accorder la même attention à la nécessité de défendre, en toutes circonstances, les principes de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l'inclusion et du respect de la Constitution.
Ont participé à cette première réunion du CRP, le président et vice-présidente de la Commission de l'Union africaine, respectivement Mahmoud Ali Youssouf et Selma Malik, Haddadi et les ambassadeurs des États membres représentés dans l'organisation continentale.