Le Centre national de la recherche appliquée au développement rural ou FOFIFA a présenté hier ses résultats de recherche menée dans le cadre de la mise en oeuvre du projet Foodsec Semence, avec l'appui de l'organisme français, CIRAD.
Il s'agit notamment de deux nouvelles variétés de semences de maïs, à savoir « Marobaby » et « Miaritra » ainsi que deux nouvelles variétés de haricot, « Ran'omby 5 » et « Ikinimba ». « Elles sont déjà homologuées, soit conformes aux normes requises. Les expérimentations et les tests d'adaptabilité qui ont été réalisés depuis plusieurs années via le projet Foodsec Semence sur le site de Kianjasoa ont été concluants. Il est ainsi temps de procéder à la vulgarisation de ces résultats de recherche au profit des agriculteurs », a annoncé le Pr Hery Lisy Tiana Ranarijaona, la Directrice générale de la Recherche scientifique, lors de la remise officielle de ces variétés de semences homologuées, dont 50 kg de maïs et 5 kg de haricot, hier aux six organisations faîtières.
Tolérance aux chenilles légionnaires
Parlant du maïs, « ces variétés permettent d'enregistrer un rendement de productivité potentiel atteignant 7 tonnes à l'hectare si tous les protocoles de culture sont respectés au lieu de 3 à 4 tonnes/ha pour les variétés traditionnelles. En outre, la résistance à la maladie virose MSV et la tolérance aux chenilles légionnaires et au stress hydrique ainsi que leur adaptation aux sols pauvres et arides constituent leurs avantages. Quant au haricot, l'on peut obtenir un rendement de productivité atteignant 1,2 tonne/ha pour la variété « Ran'omby 5 » et 2,5 tonnes/ha pour le « Ikinimba », contre 400 à 500 kg/ha pour les variétés traditionnelles. Elles ont une tolérance à l'anthracnose, à la tache angulaire et à la rouille ainsi qu'une tolérance aux sols pauvres de type ferralitique », a expliqué Santatra Ravelomanantsoa, le directeur du Département de Recherches Agronomiques. « Nous disposons de semences de base et pré-base en stock, d'une quantité de 4 tonnes pour ces nouvelles variétés de maïs et d'environ 2 tonnes pour le haricot. Ces stocks sont prêts à être vulgarisés en vue de leur multiplication au niveau des producteurs », a soulevé Leong Ponk Tsy Jean Michel, le Directeur général de FOFIFA.
Formations
Pour sa part, le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, qui travaille en étroite collaboration avec le FOFIFA, se charge de la vulgarisation de ces nouvelles variétés de semences de maïs et de haricot au niveau des producteurs. « Nous organisons, entre autres, des formations des formateurs qui seront mobilisés au niveau des directions ministérielles. Des formations en cascade au niveau des paysans relais seront ensuite dispensées, sans oublier la mise en place des sites vitrines de démonstration. Tout cela contribue à la concrétisation de la vision de l'Etat d'atteindre la sécurité alimentaire et l'autosuffisance alimentaire », a évoqué Lesoa Nantenaina, le directeur de Cabinet de ce département ministériel. De son côté, le directeur régional du CIRAD a soulevé que ces résultats de recherche illustrent la consolidation du partenariat entre cet organisme français et les ministères concernés. « C'est un projet exemplaire car le fruit de nos recherches a eu des impacts. La preuve, on vient de remettre des variétés de semences homologuées aux organisations paysannes », a-t-il conclu.