Madagascar se trouve face à un déficit commercial de plus en plus important, principalement en raison de la hausse des importations et de la baisse des exportations. Au cours des trois premiers trimestres de 2024, le déficit a quasiment doublé, atteignant 1 118 millions de dollars, contre 676,6 millions pendant la même période en 2023.
Les importations ont considérablement augmenté, surtout celles liées à l'énergie et aux produits pétroliers, qui ont atteint 3 375 millions de dollars cette année, contre 2 411 millions l'an dernier. Ce qui montre à quel point Madagascar devient de plus en plus dépendant des importations pour satisfaire ses besoins en énergie et dans d'autres secteurs clés.
Parallèlement, les exportations ont diminué, ce qui a aggravé encore plus le déficit. Les ventes de nickel et de cobalt, produits phares du secteur minier, ont chuté de manière importante. D'autres produits comme la vanille (-15,4 %) et le girofle (-35,5 %) ont également souffert de baisses conséquentes. Résultat, la valeur des exportations a baissé à 1 952 millions de dollars, contre 2 418 millions l'année précédente.
Incertitude
À l'échelle mondiale, le commerce des marchandises a montré des signes de stabilité à la fin de 2024, mais des incertitudes importantes subsistent. Le Baromètre du commerce des marchandises de l'OMC affichait une valeur de 102,8 début 2025, pratiquement inchangée par rapport à décembre 2024 (102,7). Cependant, cette stabilité apparente cache des tensions commerciales croissantes et des risques de nouveaux droits de douane, qui pourraient perturber les échanges mondiaux dans les mois à venir.
Pour des pays comme Madagascar, dont l'économie repose en grande partie sur des exportations de matières premières et de produits agricoles, ces incertitudes mondiales peuvent compliquer encore davantage la situation. La concurrence internationale pourrait devenir plus rude et affecter la compétitivité des produits malgaches sur les marchés étrangers.
D'après la BFM, le déficit des transactions courantes s'est aggravé, passant de 4,6 % du PIB en 2023 à 5,0 % en 2024. Si cette tendance se poursuit, cela risque de fragiliser davantage l'économie malgache, d'augmenter la pression sur la monnaie nationale et d'entraîner une hausse de la dette extérieure.
Dans ce contexte, bien que la situation mondiale reste incertaine, Madagascar doit impérativement diversifier ses exportations et réduire sa dépendance aux importations. Des mesures concrètes, telles que le renforcement de la production locale, la valorisation des ressources nationales et l'établissement de partenariats commerciaux stratégiques, sont cruciales pour redresser la balance commerciale et garantir une croissance économique plus stable à long terme, souligne un économiste.