Ile Maurice: Harcèlement - 147 cas signalés, un plan d'action en 14 points

La Private Notice Question (PNQ) du leader de l'opposition, Joe Lesjongard, à l'Assemblée nationale, hier, a mis en lumière des problèmes cruciaux touchant le système éducatif mauricien : le harcèlement (bullying) ainsi que la possession et la consommation de drogues parmi les élèves des écoles primaires et secondaires, publiques comme privées. Face à lui, le ministre de l'Éducation et des ressources humaines, Mahend Gungapersad, a défendu les actions de son ministère tout en critiquant fermement l'ancienne administration.

Dès le début de la séance, l'échange entre Joe Lesjongard et Mahend Gungapersad a été marqué par des tensions palpables. Le ministre n'a pas hésité à lancer des piques au leader de l'opposition, ce qui a conduit ce dernier à se plaindre à la speaker du temps limité pour poser ses questions. Dans sa réponse, Mahend Gungapersad a reconnu que «le harcèlement a toujours été un problème majeur dans nos écoles» et il a critiqué l'ancien gouvernement pour son inaction.

Il a indiqué que 147 cas de harcèlement ont été recensés depuis janvier 2025, répartis comme suit : 59 cas dans les écoles primaires publiques, 67 cas dans les collèges publics et 21 cas dans les établissements secondaires privés. Le ministre a également fait part de son indignation face à l'évolution du problème : «Aujourd'hui, nous avons des cas de harcèlement dès l'école primaire, voire en pré-primaire. Il faut un changement de mentalité qui commence au sein des familles.»

Les mesures annoncées

Pour faire face à ces problèmes, le ministère a mis en place un plan d'action en 14 points : la création d'un Conseil de l'éducation regroupant divers acteurs pour une approche globale ; un partenariat avec la police, la Brigade pour la protection de la famille et la Child Development Unit ; le renforcement des services de counseling pour accompagner les élèves en difficulté ; l'introduction d'une éducation basée sur les valeurs et les compétences de vie ; la relance des compétitions intercollèges pour favoriser l'engagement positif des élèves ; la mise en place d'un programme de bien-être social et émotionnel ;

le recrutement de psychologues et d'assistants sociaux pour les écoles publiques et privées ; la sensibilisation accrue des élèves via le National Education and Counseling Service ; la formation des enseignants sur la gestion des comportements déviants; des comités de soins pastoraux pour les élèves en difficulté ; l'installation de caméras de surveillance dans certains lycées ; le renforcement de la sécurité avec des vigiles de jour dans les établissements sensibles ; le contrôle accru des accès aux écoles via des gardiens ; et des patrouilles de police, et une surveillance renforcée aux abords des écoles et arrêts de bus.

Mahend Gungapersad a déclaré que son ministère «ne laissera aucune pierre non retournée pour résoudre ces problèmes». Interpellé sur les types de drogues saisies dans les écoles, il a confirmé la présence de cannabis, d'héroïne et de cocaïne. Il a réfuté l'idée qu'aucun protocole de détection n'existait, précisant qu'un cadre commun est appliqué dans tous les établissements.

Quant à Adrien Duval, député de l'opposition, il a rappelé que le dernier rapport de l'Observatoire national des drogues signale une augmentation de la consommation de stupéfiants chez les moins de 18 ans et a demandé des précisions sur la mise en place d'un comité sélectif promis après les élections. Le ministre a assuré que cela «ne sera jamais relégué», tout en accusant l'ancien gouvernement d'avoir «omis de collecter et d'analyser les données sur l'indiscipline en milieu scolaire». Le ministre a confirmé qu'une révision de la loi sera envisagée pour durcir les lois et rendre les écoles plus sûres.

La tenue des Assises de l'éducation en avril 2025 sera une étape décisive pour évaluer la volonté du gouvernement d'agir concrètement contre ces fléaux.

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