Au Soudan du Sud, les appels à la désescalade continuent alors que les craintes d'une nouvelle guerre civile s'intensifient. Tout s'est accéléré depuis mi-février. Dans le comté de Nasir, au nord-est du pays, des tensions entre l'armée sud-soudanaise et une milice nuer, la White Army, réputée proche du vice-président Riek Machar, ont dégénéré. Une base de l'armée sud-soudanaise a été prise par les jeunes de la White Army, et le commandant de cette base a été tué lors de son évacuation le 7 mars.
Depuis cette attaque contre sa base, l'armée sud-soudanaise a appelé l'armée ougandaise en renfort, et a bombardé Nasir et d'autres bastions de l'opposition. Le Conseil sur la paix et la sécurité de l'Union africaine s'est réuni, ce mardi 18 mars, pour évoquer la situation au Soudan du Sud. Et, de leur côté, les ambassades du Canada, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Norvège, du Royaume-Uni, des États-Unis et la délégation de l'Union européenne ont offert leur médiation pour « maintenir la paix » dans le pays.
« Rapports crédibles de victimes civiles »
Les chancelleries occidentales disent « déplorer la violence qui continue dans l'État du Haut-Nil, y compris les bombardements aériens et les rapports crédibles de victimes civiles ». Elles appellent à une « rencontre » et à un « début de dialogue » entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar. Et se disent, « prêtes à faciliter leurs discussions ».
Face au Conseil sur la paix et la sécurité de l'Union africaine, Nicholas Haysom, le chef de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud, a réitéré son inquiétude face à l'effondrement de l'accord de paix de 2018. « Cela requiert notre intervention collective et immédiate pour s'assurer que la guerre est évitée », a-t-il déclaré.
Les tensions continuent
Mais, malgré les appels au dialogue, les tensions continuent. Le parti de Riek Machar a annoncé lundi soir se retirer des mécanismes de sécurité de l'accord de paix, pour protester contre la détention de ses officiels. Et l'armée sud-soudanaise a conduit ce mardi un bombardement aérien dans le comté d'Akobo, un bastion de l'opposition.
La coordinatrice humanitaire de l'ONU, Anita Kiki Gbeho, a, quant à elle, annoncé que 50 000 personnes ont été déplacées depuis le début de la crise. Elle appelle au respect des populations et des efforts humanitaires.