TLDR
- Le Kenya a connu des revers avec le Fonds monétaire international (FMI), son incapacité à remplir ses obligations fiscales ayant entraîné l'annulation d'un paiement de 850 millions de dollars.
- Un examen des finances du Kenya prévu par le FMI a également été annulé après que des manifestations ont mis un terme à de nouvelles mesures fiscales l'année dernière.
- Pour combler ce déficit de financement, le Kenya a obtenu un prêt de 1,5 milliard de dollars des Émirats arabes unis
Le Kenya a essuyé des revers avec le Fonds monétaire international (FMI), son incapacité à remplir ses obligations fiscales ayant entraîné l'annulation d'un paiement de 850 millions de dollars dans le cadre d'un programme de prêt de 3,6 milliards de dollars. Le pays avait accepté de réduire ses dépenses et d'améliorer la collecte des impôts dans le cadre de ce programme, mais l'administration du président William Ruto a eu du mal à mettre en oeuvre les réformes nécessaires. Un examen des finances du Kenya prévu par le FMI a également été annulé après que des manifestations ont interrompu les nouvelles mesures fiscales l'année dernière.
Pour combler le déficit de financement, le Kenya a obtenu un prêt de 1,5 milliard de dollars des Émirats arabes unis, mais ce prêt pourrait porter les emprunts du pays au-delà des limites fixées par le FMI et l'exposer à des risques de change. Le gouvernement a également restructuré une euro-obligation, repoussant son échéance de 11 ans pour faciliter le service de la dette.
La fin du programme du FMI a entraîné une chute de la dette extérieure du Kenya et du shilling. Le gouvernement étudie un nouvel accord avec le FMI, mais l'incertitude des marchés demeure. Les économistes avertissent que tout nouvel accord qui n'aborderait pas la question de la discipline fiscale pourrait nuire davantage à la situation financière du Kenya.
Points clés à retenir
Les difficultés rencontrées par le Kenya pour satisfaire aux conditions du FMI mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les économies émergentes lorsqu'elles doivent trouver un équilibre entre la discipline budgétaire et les pressions politiques et sociales. L'incapacité à obtenir le paiement final du FMI reflète des préoccupations plus générales concernant la gestion de la dette du pays et sa capacité à mettre en oeuvre des réformes.
Grâce à la mise en place d'accords de financement alternatifs, le gouvernement évite une crise immédiate, mais l'instabilité persistante des marchés et la méfiance des investisseurs pourraient nuire à la stabilité économique à long terme. Les manoeuvres politiques de M. Ruto peuvent le protéger des conséquences immédiates, mais l'opposition de l'opinion publique à de nouvelles mesures d'austérité pourrait limiter sa capacité à faire adopter des réformes fiscales essentielles.