Vraiment, le président Talon me fait rire... jaune quand il proclame ceci : "Une énième fois, je vous le redis : non, je ne serai pas candidat. Cette question m'agace. J'ai moi-même renforcé la Constitution pour stipuler que nul ne pourra exercer plus de deux mandats dans sa vie".
Ainsi s'est récemment exprimé l'actuel président béninois, Patrice Talon dans les colonnes d'un média panafricain, Jeune Afrique pour ne pas le nommer.
Et pourtant, Prési, la question ne doit pas vous agacer. Ainsi en sera-t-il jusqu'à ce que vous soyez un président sorti à l'issue des élections de 2026. Les scribouillards n'ont pas tort de vous le demander. Parce que vous avez prêté le flanc. N'est-ce pas vous qui, la veille de votre premier mandat, aviez juré la main sur le coeur de ne faire qu'un seul mandat ? Ayant goûté à la chose et après l'avoir trouvée bonne, n'est-ce pas vous qui avez vite fait de vous parjurer, briguant avec succès un second mandat en 2021 ?
Là où vous avez raison, c'est que dans les conditions normales de température et de pression, vous n'avez même pas besoin de crier sur tous les toits que vous n'allez pas vous représenter. Oui, si les textes en la matière étaient respectés. Même dans ses plus grands délires, vous voyez un journaliste oser demander à un Macron ou à un Trump s'il va se représenter après deux mandats ? N'gaw ! OEuf sait où danser, sauf sur un caillou !
Qu'est-ce que vous voulez ! Sous nos tropiques, ils sont nombreux, ceux qui sortent jurer solennellement avant de faire brusquement machine arrière. Et toujours au nom du peuple. Pauvre peuple ! Presque tout le monde ruse avec la Constitution.
Dans le même entretien, l'entrepreneur et homme d'affaires prospère dans une autre vie que vous êtes, avez aussi prévenu que vous allez veiller à ce que votre successeur ne cherche pas à « déconstruire les réformes accomplies en dix ans » et que le prochain président du Bénin sera (votre) président, celui de (votre) pays, de (votre) famille, de (votre) communauté et de tout ce qui (vous) est cher.
C'est trop de conditions pour votre successeur à moins que ce ne soit votre portrait-robot que vous êtes en train de dessiner. Souffrez donc qu'on vous agace et qu'on vous Talon...ne jusquaaaan ! Et je vous tiens à l'oeil. Si jamais j'entends un de ces jours que vous avez répondu « à l'appel du peuple », je vous jure que je vais m'énerver grave et ça va faire des étincelles.