Au Tchad, cela fait deux semaines ce mercredi 19 mars que le journaliste Olivier Monodji, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Pays, et l'un des correspondants de RFI dans le pays, a été arrêté, de même que deux autres journalistes et un homme d'affaires. Depuis cette date, ils attendent une première audition par le juge d'instruction.
Après plusieurs jours de garde à vue, ils ont été formellement accusés le 11 mars « d'intelligence avec une puissance étrangère », « atteinte à la sureté de l'État » ou encore « complot », et écroués à la maison d'arrêt de Klessoum.
Depuis cette date, ils attendent une première audition par le juge d'instruction nommé dans cette affaire, mais elle n'intervient toujours pas, ce qui interpelle l'avocat d'Olivier Monodji, Me Amos Allata, joint par François Mazet, du service Afrique de RFI.
« On est resté dans une situation assez floue »
« C'est difficile à expliquer parce que, lorsqu'on lui a notifié les charges qui pèsent contre lui, nous avons fait diligence pour demander au juge quand est-ce qu'il sera entendu au fond. Il nous a laissé comprendre que ce serait la semaine passée. Malheureusement, on est resté dans une situation assez floue et le seul argument qu'il nous oppose, c'est qu'il n'a pas encore compulsé le dossier », rapporte-t-il.
« Je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas voulu être rapides dans ce dossier. Mais, de toute façons, nous, nous restons sereins parce que, en réalité, pour qu'il y ait infraction, il va falloir avoir l'intention de la commettre. Mais pour ce qui est de mon client, je crois que l'élément intentionnel manque cruellement et même l'élément matériel, parce que les coupures de presse à notre disposition ne font état d'aucune infraction. Et je dirais simplement que c'est un dossier vide », poursuit l'avocat.