C'est la fin de calvaire pour le sous-préfet de l'arrondissement d'Idabato, dans le sud-ouest du Cameroun. Roland Ewane avait été enlevé par des hommes armés le 1eᣴ octobre 2024 et conduit vers une destination inconnue dans cette région anglophone du Cameroun parcourue par divers groupes armés et mouvements indépendantistes anglophones. Il est réapparu libre, ce lundi 17 mars, en début de soirée et a été conduit sous forte escorte le lendemain à Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest.
Sur les premières images du sous-préfet libre, diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir un homme en relative bonne forme, mais qui, par un amaigrissement assez prononcé, porte malgré tout les traits de près de six mois passés entre les mains de ses ravisseurs.
Au lendemain de son enlèvement à Idabato, la dernière commune du Cameroun avant le Nigeria voisin, les autorités locales, le gouverneur du sud-ouest avait indiqué qu'il avait été conduit dans ce pays par un groupe armé identifié par la même source comme étant des pirates qui essaiment dans les eaux du golfe de Guinée.
La rançon a-t-elle été versée ?
Il y a deux mois, Roland Ewane avait fait parvenir à ses supérieurs hiérarchiques, notamment au ministre de l'Administration territoriale, un enregistrement audio, tel un cri de détresse, où il suppliait ce dernier de « tout faire » pour sa libération. Il renseignait aussi que sa famille avait déjà réuni une partie de la rançon exigée par les ravisseurs. Cette rançon s'élevait à 5 millions de dollars plus divers biens matériels.
Ces exigences ont-elles été satisfaites pour obtenir sa libération ? Rien pour l'instant ne permet de l'affirmer ou de l'infirmier. Le sous-préfet n'a fait aucune déclaration depuis qu'il est réapparu et le gouvernement à Yaoundé n'a pour le moment pas prévu de communiquer sur le sujet, comme nous l'a confié une source au ministère camerounais de la Communication.