Le mouvement « Y'en a marre » est contre toute tentative d'interprétation de la loi d'amnistie, qualifiée de « plus dangereuse que le quart bloquant de Wade ». En conférence de presse organisée hier, mardi 18 mars 2025, il s'est dit opposé à cette initiative portée à l'Assemblée nationale par un député de Pastef et réclame purement et simplement l'abrogation totale de la loi d'amnistie
Le mouvement citoyen « Y'en a marre » est monté au créneau hier, mardi 18 mars, pour exprimer son rejet catégorique de la loi d'amnistie. Le mouvement dénonce notamment le caractère sélectif de la loi, qui, selon ses membres, profite à certains acteurs politiques tout en ignorant les victimes. « On ne peut pas tourner la page sans l'avoir lue », a déclaré Thiat.
En conférence de presse, le mouvement « Y'en a marre » a vivement critiqué cette initiative parlementaire émanant du député Amadou Bâ, membre de Pastef. Ce dernier a en effet proposé une interprétation de la loi d'amnistie votée par la 14e législature, un sujet qui a suscité une vive polémique quant à la pertinence d'une telle démarche. Cette loi, déjà fortement décriée, continue d'ailleurs de diviser l'opinion publique.
Pour le mouvement Y'en a marre, cette proposition du député de Pastef est inopportune et en décalage avec les engagements du nouveau régime, qui a toujours insisté sur la nécessité de rendre justice. Selon Thiat, porte-parole de « Y'en a marre », « cette loi est plus dangereuse que le quart bloquant du président sénégalais Abdoulaye Wade », qui avait finalement renoncé à instaurer un seuil minimum de 25 % des voix pour élire un ticket présidentiel. Une disposition qui figurait parmi les mesures les plus controversées de son projet de réforme constitutionnelle.
« Ce n'est ni du Jub, ni du Jubbal, encore moins du Jubbanti», a dénoncé le rappeur, appelant à une mobilisation des forces vives pour s'opposer à cette interprétation. Le mouvement Y'en a marre qui exige une abrogation totale de la loi d'amnistie ne compte pas se contenter de dénoncer cette initiative. Il prévoit de descendre sur le terrain pour exiger l'abrogation totale de la loi votée par Macky Sall et sa majorité.
« Y'en a marre » invite pour autant l'ensemble des organisations de la société civile, les syndicats et les citoyens à se joindre au combat contre ce qu'il qualifie de « recul démocratique ». Une série d'actions citoyennes serait ainsi en cours de préparation, selon les leaders du mouvement.
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