Le Directeur Général de l'APIX, M. Bakary Sega Bathily, accompagné d'une forte délégation a effectué avant-hier, lundi 17 mars, une visite à Touba dans le cadre du projet de mise en place d'une Zone Industrielle de l'Artisanat (ZIAR). Ce projet ambitionne de réduire la dépendance en cuir de notre pays en développant une véritable économie territorialisée, adossée à des unités modernes de transformation et d'industrialisation de la filière peaux et cuirs.
Touba a accueilli une délégation conduite par le Directeur Général de l'APIX, M. Bakary Sega Bathily, accompagné de ses homologues de l'Agence Nationale de l'Aménagement du Territoire (ANAT) et de l'Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA).
Cette visite s'inscrit dans le cadre du projet de mise en place d'une Zone Industrielle de l'Artisanat (ZIAR) à Touba, une initiative stratégique visant à dynamiser le tissu économique local et à structurer la filière artisanale, notamment dans le domaine du cuir et des métiers connexes.
Un projet structurant soutenu par le khalife général. « Au cours de leur visite, les responsables des trois agences ont eu l'honneur d'être reçus par le Khalife Général des Mourides. Ce dernier, conscient de l'impact considérable du projet sur l'économie locale et nationale, a magnifié cette initiative et formulé des prières pour sa réussite.
Il a, par ailleurs, donné son ndiguël (bénédiction et recommandation) pour une exécution rapide du projet, soulignant ainsi son importance dans le développement économique de Touba et sa contribution à l'autonomie des artisans locaux », rapporte un communiqué qui nous est parvenu. Selon la source, le Sénégal dépend largement des importations pour satisfaire la demande en cuir fini et en produits dérivés.
« 80 % du cuir utilisé par les artisans locaux provient de l'Italie, principalement sous forme de résidus et de chutes de cuir. 82 % des importations sénégalaises de cuir fini en 2020 venaient d'Italie. 55 % des importations de chaussures et autres articles en cuir provenaient de la Chine.
99,1 % des produits finis exportés par le Sénégal sont des chaussures destinées à la sous-région (Mali, Mauritanie, Côte d'Ivoire) », lit-on dans le document. Face à ces chiffres, le projet ZIAR ambitionne de réduire cette dépendance en développant une véritable économie territorialisée, adossée à des unités modernes de transformation et d'industrialisation de la filière peaux et cuirs.
UN PROJET STRUCTURANT POUR L'EMPLOI ET L'ÉCONOMIE LOCALE
Le projet de Zone Industrielle de l'Artisanat (ZIAR) s'inscrit dans une dynamique de la promotion d'un système productif moderne centré sur la valorisation de la filière animale. Les objectifs sont : « La création d'une économie territorialisée, plus génératrice d'emplois, à toutes les étapes de la chaîne de valeur (collecte, transformation, fabrication, distribution) : la réduction du déficit de la balance commerciale en limitant les importations de cuir fini et en favorisant la production locale ;
la lutte contre l'exode rural et l'émigration clandestine, en créant des opportunités économiques attractives pour les jeunes et les artisans locaux », indique le document. En consolidant les savoir-faire artisanaux traditionnels et en les intégrant dans un cadre industriel structuré, le projet ZIAR contribuera à faire de Touba un hub national et régional de transformation et de production artisanale.
Avec le soutien du Khalife Général et l'implication des agences concernées, l'APIX, l'ANAT et l'APDA s'engagent à accélérer la concrétisation du projet. Une feuille de route détaillée sera élaborée pour garantir un déploiement efficace des infrastructures, l'installation des unités industrielles et l'accompagnement des artisans dans la modernisation de leurs pratiques.
Cette initiative marque une étape décisive vers un artisanat sénégalais compétitif, structuré et orienté vers les marchés locaux et internationaux. La Zone Industrielle de l'Artisanat (ZIAR) de Touba est ainsi appelée à devenir un modèle de développement économique durable, contribuant au rayonnement du savoir-faire sénégalais dans la sous-région et au-delà.