Cote d'Ivoire: Exclusion de leaders politiques des listes électorales - Le nécessaire compromis pour préserver la paix

Dans moins de 8 mois, les Ivoiriens se rendront aux urnes afin d'élire celui-là qui présidera aux destinées de leur pays durant les cinq prochaines années. A l'approche de ces échéances, le ciel n'est pas suffisamment dégagé.

Des nuages sombres annoncent des orages en Côte d'Ivoire. A preuve, la situation socio-politique va en se crispant. En témoignent les événements qui se succèdent. Le fait marquant, c'est le désaccord criant entre les principaux acteurs de la vie politique de la Nation. Lesquels, au gré de leurs intérêts égocentriques, font quasiment craindre le pire.

En effet, ce sont quasiment les mêmes désaccords d'hier, que pouvoir et opposition affichent encore aujourd'hui. Les uns et les autres se complaisant dans des postures radicales, favorisant ainsi un climat de psychose générale pré-électorale. En effet, la publication de la liste électorale provisoire sans les noms de Laurent Gbagbo et de son ancien ministre, Charles Blé Goudé et ce, en dépit des appels de leurs formations politiques respectives, suscite de sérieuses appréhensions.

En plus de ces deux personnalités, il y a Guillaume Soro, une autre figure connue de la scène politique ivoirienne sous le coup d'une lourde condamnation, qui a vu aussi son nom rayé de la liste électorale.

Il suffit d'accepter de se parler afin de conjurer le mauvais sort

Pour leurs partisans, l'exclusion de ces trois personnalités, qui intervient à quelques mois de la présidentielle de 2025, une échéance cruciale pour le pays, n'est rien d'autre qu'une manoeuvre visant à assassiner politiquement leurs leaders. De nombreux observateurs de la scène politique ivoirienne embouchent la même trompette, et s'interrogent sur la portée d'une telle décision et ses conséquences sur le climat sociopolitique en Côte d'Ivoire.

En tout cas, si cette exclusion est maintenue, elle pourrait donner lieu à une crise politique et à des contestations très vives dans les semaines ou mois à venir. C'est dire si les prochaines semaines s'annoncent cruciales D'où la nécessité d'un compromis politique en vue de préserver la paix sociale. En tout état de cause, la sérénité du scrutin à venir nécessitera une dose de bonne foi de la part des acteurs qui ne semblent malheureusement pas prêts à en donner l'assurance.

Pouvoir, opposition, personne ne semble prêt à mettre de l'eau dans son vin. Pas de concession de part et d'autre ; tant la méfiance s'est installée. La défiance aussi. Les discours prennent du ton, et tous les actes prêtent à interprétation. Même les plus élémentaires. La confusion se généralise. Si bien que nul ne saurait dire de quoi sera fait demain en Côte d'Ivoire. Pourtant, tout le monde sait très bien qu'avec la bonne foi, on arrive toujours à éviter le pire. Donc, plutôt que de bander les muscles, il suffit d'accepter de se parler afin de conjurer le mauvais sort.

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