La question du Kenya et des trafics de drogue a été soulevée dans le dernier rapport sur la stratégie internationale du contrôle des stupéfiants du département d'État américain. En septembre, un laboratoire de production méthamphétamine - une drogue de synthèse mortelle - a été démantelé par la police kényane. Le département d'État révèle maintenant qu'il appartenait à un cartel mexicain, « C'est la première opération mexicaine de grande échelle confirmée au Kenya », écrit le département d'État américain.
Le cartel « Jalisco nouvelle génération » s'était installé au fin fond de la forêt des collines de Namanga, à la frontière avec la Tanzanie. Sur renseignements américains, la police kényane a pu arrêter en octobre 2024 un membre du cartel, alors qu'il tentait de rejoindre Mexico.
D'après l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le Kenya représente une plateforme mondiale du trafic de stupéfiants. L'héroïne d'Asie et la cocaïne d'Amérique latine y transitent à destination de l'Europe.
Moteur de la « corruption »
Passer à la production représente donc une étape supplémentaire pour le pays. Le département d'État américain note le manque de volonté des autorités pour lutter contre ce trafic. « Malgré des lois très strictes, le taux de poursuite et de condamnation reste très faible », écrit le rapport qui rappelle que « le trafic de drogue reste un des principaux moteurs de la corruption » au Kenya.
Selon Martha Koom, la présidente de la cour suprême kényane, en 2021 et 2022, plus de 520 000 affaires de trafic de drogue ont été jugées. Plus d'un tiers d'entre elles, étaient en souffrance depuis près de 3 ans.