Madagascar: Diffamation sur Facebook - Donna Mara prône l'application de la loi pour tous

Le ministère de la Communication et de la Culture rappelle que la diffamation et l'atteinte à la vie privée sont passibles de sanctions.

Les utilisateurs des réseaux sociaux devront désormais faire preuve de prudence. Le ministère de la Communication et de la Culture a rappelé, hier, que la diffamation publique et l'atteinte à la vie privée sont interdites par la loi. Cette déclaration intervient après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo intime d'une artiste.

« Il y a un temps pour la discussion, un temps pour la sensibilisation et un temps pour la responsabilisation de tous. Tout cela est terminé. Il est temps d'appliquer la loi à tous, sans exception. Nous sollicitons la coopération des autres départements ministériels, notamment le ministère de la Justice, pour faire respecter la loi sur les réseaux sociaux, car ils sont devenus un outil de destruction de la vie d'autrui », a déclaré Donna Mara, ministre de la Communication et de la Culture.

Les violations des lois sur la communication se multiplient sur les réseaux sociaux, exposant de nombreuses personnes à des accusations infondées et à des risques de représailles.

Récemment, deux mineurs à Toamasina ont failli être lynchés après avoir été accusés à tort d'un meurtre. Des utilisateurs de Facebook avaient diffusé leurs photos, les présentant comme les auteurs d'un crime survenu dans la ville portuaire. Pourtant, les véritables suspects, ayant une posture similaire, ont été convoqués par la gendarmerie. « Ils n'osent plus sortir de chez eux, de peur de se faire attaquer », ont confié leurs parents, implorant l'arrêt de la diffusion de ces images.

Dans un autre cas, des images capturées par une caméra de surveillance ont été publiées en ligne, accusant un homme d'avoir volé un ordinateur dans un magasin. Quelques jours plus tard, la vérité a éclaté : il s'agissait en réalité de son propre appareil, qu'il était venu récupérer après réparation.

Ces incidents soulèvent une question essentielle : combien de personnes se retrouvent injustement accusées et exposées à la vindicte populaire sans avoir été condamnées par la justice ?

Un cadre juridique strict

Le code de la communication est clair sur ces infractions. Il stipule que constitue une atteinte à la vie privée « la divulgation de l'intimité de la vie privée d'autrui, la captation, l'enregistrement, la conservation, la transmission ou la publication, sans consentement, de paroles, d'images, de photos ou de vidéos à titre privé ou confidentiel ».

La diffamation, quant à elle, est définie comme « toute allégation ou imputation publique d'un fait incorrect portant atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne, à la présomption d'innocence dont elle bénéficie avant toute condamnation définitive, ou d'un corps auquel le fait est imputé, dès lors qu'il en résulte un préjudice personnel et direct ».

Ces infractions sont passibles de sanctions financières importantes. L'atteinte à la vie privée est punie d'une amende de 1 à 6 millions d'ariary. La diffamation envers un citoyen est sanctionnée d'une amende allant de 100 000 à 2 millions d'ariary, et de 1 à 6 millions d'ariary lorsqu'elle vise l'État, ses institutions, les corps constitués, les tribunaux ou les forces armées.

Face à ces dérives, le gouvernement entend désormais appliquer ces sanctions avec fermeté. L'objectif : prévenir de nouveaux cas de diffamation et d'atteinte à la vie privée, et éviter que des accusations infondées ne conduisent à des violences irréversibles.

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