Demba Kandji, actuel Médiateur de la République a appelé à faire de l'adoption d'un Code pour la défense de l'enfant un combat. L'ancien président du tribunal pour enfant s'exprimait hier, mercredi 19 mars, en marge d'un atelier de partage des observations finales des comités de suivi des droits de l'enfant organisé par la Coalition nationale des associations et ONG en faveur de l'enfant.
En plus de l'ambition que son institution a d'accompagner ce plaidoyer en faveur de la défense des droits de l'enfant auprès des autorités, grâce notamment à des publications, mais également aux suggestions qu'il est tenu de faire, le Médiateur de la République, Demba Kandji demande aux acteurs de faire de la défense des droits de l'enfant un combat à travers l'adoption d'un Code.
« Le combat qui me paraît le plus important aujourd'hui, c'est de faire en sorte que notre pays s'acquitte une obligation qui est très importante vis-à-vis de l'enfant, c'est de signer un Code pour la défense de l'enfant », a plaidé Demba Kandji. Assurant que ce Code-là est quelque part, il déclare : « Nous devons nous atteler à faire en sorte que le Sénégal adopte ce Code. Nous devons travailler pour que le Sénégal ne soit pas interpelé sur le fait que son Code n'est pas adopté ».
Pour l'ancien président du tribunal pour enfant, « nous sommes quand-même, un pays, dans cette zone de l'Afrique de l'Ouest, qui est une démocratie reconnue, un Etat de droit vraiment qui l'affiche dans sa Constitution, on ne peut pas quand-même être interpellés par des pays moins avancés que nous dans ce domaine », interpelle-t-il. Toutefois, la signature de cette loi doit prendre en compte, selon M. Kandji, les « détresses de ces parents qui abandonnent leurs travails, qui parfois s'exilent de leur pays pour juste trouver le confort aux enfants. »
Abondant dans le même sens, Nicolette Moodie, cheffe de Section protection de l'enfant à l'Unicef Sénégal, a rappelé pour assurer que « tous les autres acteurs qui sont ici, ont fait un plaidoyer pour avoir un Code de l'enfant au même pied que les autres pays de la région pour que tout soit clair sur les droits de l'enfant au Sénégal ». Dans ce sillage, révèle la cheffe de Section protection de l'enfant à l'Unicef Sénégal, « on a eu récemment plus de mouvements au sein des autorités qui sont engagées pour faire avancer ce Code de l'enfant et l'Unicef reste aux côtés de tous les partenaires pour voir comment on y arrivera », a-t-elle assuré.
De son côté, Marie Justine Laison, secrétaire exécutif de la Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l'enfance au Sénégal (CONAFE), considérant les enfants, les adolescents et les jeunes comme des priorités car étant l'avenir, estime que « l'investissement public sur eux doit être perçu comme une contribution durable au développement du capital humain ainsi dans la vision 2050 ».
Bien que des avancées significatives aient été notées, a-t-elle reconnu, la secrétaire exécutive du CONAFE indique, en revanche, que beaucoup de défis restent à relever avec eux notamment « les violences à leur égard, les pratiques sociales néfastes, les grossesses en milieu scolaire, l'impact négatif des réseaux sociaux, la présence des enfants dans l'exploitation de l'or, les abus sexuels... »
Il faut noter que cet atelier organisé par la CONAFE, en collaboration avec l'Unicef, porte sur le partage des observations finales émises par les comités de suivi des droits de l'enfant, notamment de la convention des droits de l'enfant basée à Genève et le comité qui est chargé de suivi de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant. Il s'agit, en outre, de partager les recommandations faites par ces comités.