En Côte d'Ivoire, la publication en début de semaine de la liste électorale provisoire continue de susciter des réactions. Après le PPA-CI de Laurent Gbagbo, c'est au tour du Cojep de Charles Blé Goudé et du RHDP, parti au pouvoir, de se prononcer. Mercredi, leurs porte-paroles respectifs ont réagi devant la presse.
Face aux journalistes, le porte-parole du Cojep, Me Serge Ouraga, dénonce d'emblée ce qu'il qualifie d'« irrégularités flagrantes » dans la liste électorale provisoire affichée en début de semaine par la Commission électorale indépendante (CEI). Il évoque notamment des changements inexpliqués de lieux de vote par rapport aux centres d'enrôlement et la présence de personnes décédées dans des circonscriptions où elles n'ont jamais résidé. Quant à l'absence de Charles Blé Goudé sur cette liste, le Cojep dit ne pas être surpris. Le parti dénonce une injustice et une volonté délibérée d'exclusion.
« Il ne faut pas que le pouvoir en place donne l'impression qu'il se choisit ses adversaires. C'est un mauvais sentiment. C'est un mauvais message qui est envoyé à la population à ceux des Ivoiriens qui se reconnaissent dans ces leaders qui sont écartés. Il faut éviter cela. Nous espérons donc que nos réclamations vont porter leurs fruits », estime Me Serge Ouraga.
« La liste électorale soulève tellement de fantasmes »
Du côté du RHDP, le parti au pouvoir annonce l'organisation d'un Congrès en mai, et l'investiture prochaine d'Alassane Ouattara comme candidat à la présidentielle. Ce dernier ne s'est toujours pas prononcé. Quant aux accusations de l'opposition, son porte-parole, Kobenan Kouassi Adjoumani, invite ses adversaires à apporter des preuves lors de la phase de contentieux électoral.
« La liste électorale soulève tellement de débats passionnés, voire des fantasmes du côté de l'opposition que nous pensons que celle-ci, à là l'occasion unique de verser les résultats de ce fameuses recherches au dossier », juge-t-il.
L'autre absent de la liste électorale, c'est Guillaume Soro, l'ancien Premier ministre en exil. Dans un communiqué, son mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) exige sa réintégration, s'appuyant sur une décision de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP).
À l'ouverture de la séance plénière de l'Assemblée, ce mercredi, les députés du PPA-CI ont quitté l'hémicycle pour notamment dénoncer l'absence de leur leader, Laurent Gbagbo, sur la liste électorale provisoire. Une exclusion qu'ils jugent inacceptable à l'approche de la présidentielle d'octobre 2025.