Rwanda: Génocide - La demande de mise en examen d'Agathe Habyarimana à Paris reportée

La Cour d'appel de Paris a examiné à huis clos, le 19 mars, le recours déposé par le parquet national antiterroriste français contre la veuve de l'ancien président du rwandais, Juvénal Habyarimana.

Le document porte sur le rôle présumé de l'ancienne première dame dans le génocide des Tutsis de 1994. Agathe Habyarimana, 82 ans, pourrait être inculpée pour « association de malfaiteurs en vue de commettre le génocide et des crimes contre l'humanité » par la justice française qui a ouvert une enquête contre elle depuis 2008 pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité. L'audience a été renvoyée au 21 mai. Les enquêteurs mettent en avant le rôle qu'elle aurait joué au sein de l'Akazu, un groupe proche du pouvoir hutu accusé d'avoir planifié le génocide.

La défense parle d'un « coup de poker », à quelques semaines de la date anniversaire du génocide des Tutsis et des Hutus modérés au Rwanda en 1994. Environ 800 000 personnes avaient été tuées. La mort du mari d'Agathe, le président rwandais Juvénal Habyarimana, dans l'attentat contre l'avion qui le ramenait le 6 avril 1994 à Kigali, la capitale rwandaise, avait servi de signal déclencheur du génocide contre la minorité tutsie.

Installée en France, la veuve du président est visée depuis 2007 par une plainte, qui avait donné lieu à l'ouverture d'une instruction judiciaire un an plus tard, l'accusant principalement d'avoir incité au génocide, avant la mort de son mari et les jours qui ont directement suivi. Mais à la suite d'une longue enquête, les juges s'orientaient vers un non-lieu. Jusqu'à ce rebondissement surprise: des recours, dont on ne connaît pas le détail, ont été déposés en septembre 2024 par le Parquet national antiterroriste. Ils devaient être étudiés le 19 mars avec, une possible mise en examen d'Agathe Habyarimana.

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