La position de la Financial Crimes Commission (FCC) était attendue hier devant le juge des référés, David Chan, dans le cadre de la motion déposée par Me Rajesh Unnuth, avocat de Brijendrasingh Naeck, pharmacien principal au ministère de la Santé. Cette affaire portait sur la contestation, par la FCC, de la décision de la magistrate Bibi Azna Bholah, qui avait ordonné l'abandon des charges pesant contre Naeck.
Lors de l'audience de ce mercredi, la représentante de la FCC a annoncé le retrait pur et simple de son application. À la suite de ce désistement, Me Unnuth a réclamé des frais contre la FCC, au nom de son client.
Pour rappel, cette affaire avait été renvoyée à cette date afin que le Directeur des poursuites publiques (DPP) puisse prendre position. Lors des précédentes audiences, Me Unnuth et l'avoué Hiren Jankee avaient soulevé plusieurs points de procédure, mettant en cause la compétence du juge en référé et qualifiant la démarche de la FCC d'abus de procédure. Ils avaient également insisté sur la nécessité d'inclure le DPP comme partie au dossier, un point sur lequel la FCC n'avait pas formulé d'objection.
Cette affaire trouve son origine dans la décision de la magistrate Azna Bholah, en mai 2023, qui avait statué en faveur de Brijendrasingh Naeck dans le cadre du dossier Molnupiravir. Suite à ce jugement, l'Independent Commission against Corruption (ICAC) devenue entre-temps la FCC avait saisi un juge en référé pour demander une révision de cette décision.
Dans son affidavit, l'enquêteur Kaleem Bhatoo affirmait que le tribunal de Port-Louis s'était trompé dans ses conclusions, tandis que la magistrate Bholah avait souligné que l'ICAC en était encore au stade de l'enquête préliminaire, basée uniquement sur des suspicions. À l'issue de l'audience, Me Unnuth a dit à l'express que son «client est désormais libre après une longue bataille pour prouver son innocence. Pourtant, des protagonistes de haut rang sont toujours en fuite, indemnes. Ils doivent être traduits en justice au plus vite».