Burkina Faso: Musée de l'eau - Un espace riche en patrimoine matériel de « l'or bleu »

Dans la commune rurale de Saaba, dans le village de Moutili, à quelques encablures de Ouagadougou, se trouve le musée de l'eau. Créé en 2005 par Alassane Samoura, c'est un espace de valorisation de la ressource au plan naturel, matériel et immatériel. A l'occasion de la journée mondiale de l'eau qui a lieu chaque 22 mars, une équipe de Sidwaya fait la découverte de ce musée.

A quelques kilomètres de la capitale Ouagadougou, un musée à ciel ouvert dénommé le musée de l'eau existe. Il a été créé en 2005 par Alassane Samoura. Bâtie sur une superficie de 10 hectares, il met en valeur tout le patrimoine matériel (les ustensiles, les récipients, les objets), immatériel (chants, mythes, récits, contes, légendes) et naturel (les rivières, les lacs, les marigots) de l'eau au Burkina Faso. Le musée est reparti en plusieurs

pavillons que sont la vitrine de l'eau et de la femme, l'eau l'hygiène et l'assainissement, la corvée de l'eau, le parc des pompes, le lampedusa et les savoirs endogènes. C'est un espace qui montre tout ce que l'homme et la femme utilisent pour la quête, le transport, le stockage et la préservation de l'eau. « Le musée de l'eau rassemble, collecte et expose le patrimoine de l'eau au Burkina Faso. C'est un espace de dénonciation, de sensibilisation et d'information » explique le fondateur.

Dans le pavillon l'eau et la femme sont exposés les sourciers, les récipients et les ustensiles que les femmes utilisent pour les travaux domestiques. Cet espace montre comment les femmes utilisent tout ce matériel. Le promoteur du musée, Alassane Samoura soutient que 80 % des tâches domestiques des femmes sont liées à l'eau. « Il s'agit du transport de l'eau, le stockage, la vaisselle, la lessive et la cuisine. Nous sommes un musée de dénonciation citoyenne pour qu'on diminue un peu la corvée des femmes », indique -t-il. Pour lui, la femme et l'eau sont tous deux sources de vie, l'une émane de l'humanité et l'autre donne la vie.

La vitrine l'eau, l'hygiène et assainissement présente tous les objets (les toilettes, les lave-mains...) ayant un lien avec l'hygiène et l'assainissement. « On a développé des bonnes pratiques hygiéniques de façon ludique et pédagogique », souligne M. Samoura. Dans le parc à pompe, ce sont 47 types de pompes qui ont existé au Burkina Faso de la plus vieille à la plus récente. « Sur chaque pompe, il y a une histoire et une géographie autour », confie-t-il.

La vitrine « Lampedusa » représente cette petite île sur laquelle les Africains partent en exil en Occident et meurent lors de la traversée. « C'est une manière pour nous de dénoncer la migration clandestine. L'eau ne doit pas être source de mort, mais de vie », souligne le responsable du musée.

Dans le pavillon des connaissances endogènes, M. Samoura expose les indicateurs de recherche de l'eau (les sourciers) et explique les symboliques de l'eau (l'eau d'accueil quand un étranger vient). « Nous avons 500 symboles sur l'eau qui sont tirés de la culture, de la bible, du coran, des religions traditionnelles, de la philosophie, de la pédagogie et de la morale », précise-t-il.

Un espace riche d'enseignement

Selon le promoteur, Alassane Samoura, cela fait déjà 20 ans que le musée existe et attire de plus en plus de visiteurs car c'est plus de 90 à 100 par mois. « Mais c'est surtout en période des congés et des vacances que les visiteurs affluent avec près 400 personnes. Je reçois des visiteurs d'autres pays », informe-t-il. Les visites sont payantes au prix de 1000FCFA pour les élèves et 2000FCFA pour les adultes. « J'ai vraiment apprécié cette visite au musée. J'ai appris à être un sourcier, c'est-à-dire chercher l'eau avec un symbole », précise l'étudiante Cheik Mint Fatimata, venue visiter le musée.

Pour mieux développer son espace, Alassane Samoura est en train de créer une école de savoir endogène en ligne. La case des sourciers, la vitrine l'eau, jets et jeux d'eau pour le plaisir des enfants et une piscine pour pratiquer la pisciculture sont, entre autres, projets en cours.

Le musée de l'eau avec tout ce riche patrimoine, est confronté à un problème de sécurisation de son espace foncier. De 10 hectares, il ne reste que 6 hectares. « On a été victime d'agressions foncières de certaines personnes » relève-t-il. Pour sécuriser le site et le moderniser, le promoteur demande l'aide du ministre de l'Environnement et de l'Eau et de l'Assainissement afin de faire un plaidoyer avec le plan stratégique de développement 2023-2034 de l'Agence de l'eau du Nakambé. « Ce document doit nous permettre de faire un grand plaidoyer avec les bailleurs de fonds » estime-t-il.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.