La sécurité des équipements de plongée utilisés par les boat houses est remise en question après l'accident tragique au Meridien. Les langues se délient sous le coup de l'émotion. Certaines révélations préoccupantes sur l'entretien des bouteilles en aluminium à air comprimé. Des experts du secteur et d'anciens professionnels dénoncent des pratiques potentiellement dangereuses, mettant en lumière l'absence de contrôles rigoureux et le rôle controversé des autorités de régulation.
Les bouteilles en aluminium utilisées pour la plongée et les activités nautiques sont remplies à 200 bars et testées à 250 bars. Cependant, ces tests sont réalisés par des prestataires privés, alors que le Laboratoire du gouvernement de l'île Maurice (LGI) aurait cessé ces vérifications depuis une quinzaine d'années.
Un spécialiste ayant travaillé plus de 30 ans dans ce domaine affirme que le grade d'aluminium utilisé ne respecte pas toujours les normes en vigueur. «Sous rayon X, nous détectons souvent des fissures inquiétantes», confie-t-il sous couvert d'anonymat.
La responsabilité des boat houses est pointée du doigt. Ces établissements, souvent rattachés à des hôtels, proposent des excursions en mer, incluant des sessions de plongée sous-marine ou avec bouteilles à air comprimé. Or, les protocoles de maintenance de leur matériel ne feraient pas l'objet d'un contrôle strict par la Tourism Authority. «Les tests de pression sont réalisés chaque année, mais qui vérifie réellement si ces bouteilles sont conformes et fiables ?», s'interroge un professionnel du secteur.
Pour plusieurs observateurs, c'est à la Tourism Authority de renforcer les audits de sécurité et d'imposer des inspections plus rigoureuses des équipements de plongée. «Il est inadmissible que des bouteilles potentiellement fissurées soient encore utilisées», insiste un expert en normes de sécurité maritime.
Face aux risques encourus par les touristes et plongeurs locaux, des voix s'élèvent pour réclamer une réforme des normes de sécurité maritime et un contrôle plus strict des prestataires de services nautiques.
«Nous devons impérativement prévenir une tragédie. Un accident lié à une bouteille défectueuse aurait des conséquences désastreuses», prévient un plongeur expérimenté. En attendant une réaction officielle, l'inquiétude grandit parmi les acteurs du secteur touristique, qui redoutent que la sécurité des équipements soit reléguée au second plan face aux impératifs économiques.