L'Enquête sur l'affaire de Navind Kistnah, impliquant la disparition mystérieuse de son partenaire, Homanchul Kumar Ramdin, continue. Hier, l'ancien secrétaire au Cabinet, Nayen Kumar Ballah (photo), a été auditionné par la FCC en tant que témoin.
L'affaire prend une tournure d'autant plus complexe lorsqu'on considère le contexte de la saisie record d'héroïne qui avait eu lieu à Maurice. En mars 2017, la Mauritius Revenue Authority avait saisi 135 kg d'héroïne dissimulée dans des compresseurs dans un conteneur sur le MSC Ivana au port de Maurice. Cette saisie, d'une valeur estimée à Rs 2 milliards, avait ensuite été confirmée par le rapport du Forensic Science Laboratory qui avait révélé que le poids total de la drogue était de 119,576 kg.
Navind Kistnah, alors âgé de 34 ans, avait quitté Maurice pour l'Afrique du Sud, le 8 mars 2017, juste avant cette saisie historique. Depuis lors, il attend toujours des éclaircissements sur son implication dans cette affaire alors qu'il a été mis dans une cellule de l'Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU). L'ADSU poursuit son enquête sur l'implication de Kistnah dans le trafic de drogue et surtout les responsabilités des individus impliqués.
Le rôle de deux anciens hauts gradés de la police
Les recherches se concentrent actuellement sur le rôle de deux anciens policiers de haut rang, qui avaient été envoyés à Maputo, au Mozambique. La FCC soupçonne qu'ils avaient demandé à Navind Kistnah de ne pas tout dévoiler une fois rentré à Maurice. Qui aurait toutefois donné l'ordre ? Nayen Kumar Ballah, pour sa part, nie toute implication.
Les enquêteurs de la FCC se posent des questions sur ce déplacement, notamment pourquoi ces deux officiers de haut rang, qui n'étaient pas directement liés aux affaires de drogue, avaient été choisis pour cette mission. Lors de son audition, le Deputy Commisionner of Police Bhojoo, ancien responsable de l'ADSU, a précisé que toutes les décisions relatives à ce type de missions étaient prises par le bureau du commissaire de police. Cependant, il a ajouté qu'il n'était pas directement responsable de l'ordre donné pour ce déplacement.
Dans un second temps, Mario Nobin, l'ancien commissaire de police, a été interrogé. Il a affirmé que la demande de cette mission ne venait pas de son bureau et a ajouté qu'il incombait au bureau du Premier ministre de répondre à cette question concernant la décision prise à l'époque. C'est dans cette optique que Nayen Kumar Ballah, ancien secrétaire au Cabinet, a été convoqué, hier, pour fournir des éclaircissements sur cette affaire. Toutefois, il nie toute connaissance ou implication dans cette decision.