Les conditions de vie de la population se sont détériorées au cours des douze derniers mois, selon les répondants de l'enquête Afrobaromètre, conduite par COEF-Ressources, au mois de novembre 2024. Selon les résultats de cette enquête publiés hier, 61% des citoyens qualifient leurs conditions de vie actuelles de mauvaises. Et 57% estiment que leurs propres conditions de vie ont empiré comparées à il y a douze mois. Cette enquête a, par ailleurs, révélé que huit Malgaches sur dix vivent un niveau modéré ou élevé de pauvreté. 94% d'entre eux disent avoir au moins « quelques fois » manqué de revenus en espèces, 65% ont souffert d'un manque de nourriture et 62 % ont été privés de soins médicaux au cours de l'année écoulée.
Toutefois, l'enquête ne précise pas pourquoi les conditions de vie de la population se sont détériorées ces derniers mois. « L'inflation d'un côté, la non-augmentation des salaires et la hausse des personnes sans emploi, de l'autre côté, expliquent probablement cette détérioration des conditions de vie. Les dépenses familiales ne cessent d'augmenter avec l'augmentation des consommations et la hausse des prix des produits de première nécessité, alors que les gains stagnent. C'est normal que le niveau de vie ne s'améliore pas, voire régresse. Une famille qui a consommé cinq mesures de riz en consomme moins, de nos jours, car le prix du riz augmente. Cette hausse serait liée à de nombreux facteurs, comme la détérioration de l'état des routes, la hausse du prix du gasoil, étant donné que la plupart des véhicules roulent avec ce carburant », constate un économiste.
L'avenir s'annonce sombre pour la plupart des personnes qui ont répondu aux questionnaires. Si trois citoyens sur dix pensent que les conditions économiques du pays seront meilleures dans les douze prochains mois, environ la moitié (ndlr : 46%) d'entre eux pensent qu'elles seront pires, tandis que 21% les voient identiques. En outre, de fortes majorités de citoyens désapprouvent les réponses apportées par le gouvernement dans la stabilité des prix, la réduction du fossé entre les riches et les pauvres, la création d'emplois, l'amélioration des conditions de vie des pauvres et la gestion de l'économie. Cette enquête a été effectuée sur mille deux cents adultes.