La malnutrition reste une problématique majeure à Madagascar. Réuni hier à l'hôtel Carlton Anosy, le Comité national de suivi et évaluation (CNSE) a dressé un bilan des avancées réalisées en 2024 et finalisé son plan d'action pour 2025.
Selon un récent rapport de l'Unicef, 74 % des enfants malgaches se limitent à trois à quatre groupes alimentaires par jour, tandis que 24 % n'en consomment qu'un ou deux - une situation qualifiée de pauvreté alimentaire sévère. Dans le Grand Sud, 86 % des ménages n'ont pas accès à une alimentation variée et équilibrée.
La malnutrition chronique continue d'affecter plus de 40 % des enfants de moins de cinq ans. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande pourtant que les enfants de moins de deux ans consomment au moins cinq des huit groupes alimentaires essentiels pour assurer un développement physique et cognitif optimal.
Lors de la réunion, Andriamihaja Raharijaona, responsable du suivi et évaluation à l'Office national de nutrition (ONN), a rappelé que les régions du Grand Sud et du Grand Sud-Est restent les plus touchées. Si certains progrès ont été enregistrés, des défis de taille persistent, notamment la précarité des ménages et l'accès limité aux ressources alimentaires.
Le CNSE joue un rôle clé dans l'élaboration de recommandations stratégiques pour améliorer durablement la situation nutritionnelle du pays. Cette rencontre a permis d'identifier les principaux obstacles et d'envisager des solutions adaptées.
Plus d'une cinquantaine d'experts en suivi et évaluation ont participé aux échanges, représentant notamment le ministère de la Santé publique, le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage, ainsi que des organisations internationales comme le JICA, le PAM, l'Unicef, la Banque mondiale et la FAO. Tous sont engagés dans la lutte contre la malnutrition à Madagascar.