La récente décision du Conseil National de la Communication (CNC) au sujet d'une plainte du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) continue de susciter des critiques. L'universitaire Moussa Njoya, victime précédemment de diffamation, dénonce l'inaction du CNC face à certains dossiers et accuse l'institution de compliciter avec les discours de haine propagés dans les médias camerounais.
Une plainte du MRC laissée sans suite
Dans une correspondance adressée le 19 mars 2025 à l'avocat du MRC, le président du CNC, Joseph Chebonkeng Kalabubsu, a justifié le rejet de la plainte du parti par un délai jugé trop court entre son dépôt et la 45e session ordinaire du CNC, tenue le 20 mars. Cette plainte concernait plusieurs journaux ayant accusé Maurice Kamto d'être le parrain de la Brigade Anti-Sardinard (BAS).
Un CNC partial selon Moussa Njoya
Pour Moussa Njoya, cette explication masque une réalité plus troublante. Selon lui, le CNC fonctionne comme un outil de répression contre la presse d'opposition tout en protégeant les alliés du pouvoir. « Le CNC est juste un groupuscule mis en place pour brimer les organes de presse dits d'opposition et pour protéger les barons du régime », a-t-il déclaré.
Une expérience personnelle marquante
L'universitaire se réfère à son propre cas datant de 2022, lorsqu'il aurait été victime d'une campagne de diffamation et de discours haineux orchestrée par le journaliste Soleil Nyassa, directeur de publication du journal E-investigation. En dépit d'une plainte déposée auprès du CNC en juin 2022, l'affaire n'aurait jamais été instruite. Pire, d'après lui, le journaliste aurait affirmé qu'une intervention ministérielle aurait suffi à faire classer l'affaire sans suite.
Un rôle controversé du CNC
Le message de Moussa Njoya va plus loin, critiquant la suggestion du CNC conseillant au MRC d'exercer un droit de réponse. Selon lui, cette recommandation n'est qu'une façon de décourager les plaintes contre certains médias. Il remet en question l'indépendance du CNC, affirmant qu'il est devenu un acteur central dans la propagation des discours haineux au Cameroun.
Alors que la neutralité du CNC est de plus en plus contestée, les débats restent ouverts sur l'efficacité réelle de l'organe de régulation médiatique au Cameroun.