Congo-Kinshasa: En un mois, 60.000 Congolais se sont réfugiés au Burundi

Le conflit à l'est de la RDC a poussé des dizaines de milliers de personnes vers le Burundiv voisin, où les humanitaires sont débordés.

Les dizaines de milliers de réfugiés congolais qui vivent depuis plusieurs semaines dans l'ouest et le sud du Burundi n'ont bénéficié, jusqu'à présent, que de très peu d'aide. Sur place, les humanitaires, dont l'organisation médicale allemande Action Medeor, commencent à identifier les besoins humanitaires les plus urgents, notamment en nourriture et en médicaments.

Depuis cinq mois, le site de transit est plein à craquer. Avec une capacité d'accueil de 500 personnes, le camp héberge déjà près de 1.400 réfugiés, soit 352 familles, des enfants et des femmes majoritairement, avec plus d'enfants que d'adultes. Les conditions de vie sont dures.

"Ici on ne peut pas dire que nous sommes contents, nous sommes dans un camp de transit et la vie n'est pas facile", se désole Joseph Shukulu Mucapa, qui dénonce les conditions de vie dans le camp. Il se fait aider par Aline, sa voisine, 40 ans et mère de huit enfants. Les réfugiés manquent de tout.

Clinique mobile d'Action Medeor

"On ne nous donne que du riz et des petits pois, explique Aline. La façon dont nous mangeons, la façon dont nous dormons... vraiment nous souffrons et nous avons besoin d'aide. On peut trouver parfois des antibiotiques chez une personne malade, mais sinon, ici, on ne nous donne pas de médicaments".

Au travers de la Solidarité des femmes pour le bien-être social et le progrès au Burundi, l'Action Medeor, une organisation médicale allemande, a mis en place une clinique mobile pour assurer l'accès aux soins de santé des réfugiés.

Emmanuel Limi est directeur du programme d'Action Medeor pour l'Afrique francophone et Haïti. Il note que "les besoins sont énormes, il faut le dire. Il y a un manque criant en abris : quatre à cinq familles, parfois une vingtaine de personnes dans une tente de 4m². Il y a le problème de nutrition, nous avons appris que les quantités qui sont données ne sont pas suffisantes. Il manque aussi de toilettes. Nous avons mis en place une clinique mobile fonctionnelle 24h/24".

Propagation de maladies

La sous-alimentation chez les enfants, les problèmes d'hygiène et une prise en charge médicale inadéquate sont à l'origine de nombreuses pathologies dans le camp de réfugiés.

Alexis Nkurunziza, médecin-chef du district sanitaire du sud-ouest du Burundi, constate que "le paludisme et la pathologie qui est la plus fréquente, mais au fil de la consultation, on va continuer à identifier d'autres pathologies et pouvoir adapter nos sollicitations en médicament en fonction des pathologies les plus fréquentes".

A cause du conflit dans l'est de la RDC, au moins 60.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge au Burundi, depuis la mi-février, selon les organisations humanitaires. Un afflux qui nécessite des interventions humanitaires urgentes, afin de subvenir aux besoins élémentaires.

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