De violents coups de feu ont secoué la ville de Toamasina dans la nuit de jeudi à vendredi à Mangarivotra, au Sud du Stadium.

Six individus, identifiés comme étant des membres d'une organisation criminelle spécialisée dans le braquage de fonds, sont tombés sous les balles des Forces de police. Tristement connue sous le diminutif B13, cette puissante association de malfaiteurs aurait plongé la ville dans la terreur. Un pistolet automatique d'un calibre de 9 millimètres bien chargé, un coutelas, un sabre, deux scooters ainsi que neuf téléphones portables ont été retrouvés sur les corps des suspects.

« Deux de leurs complices ont été arrêtés vivants. Il s'agit d'une employée d'une banque ainsi que d'un individu qui était de mèche avec les suspects mis hors d'état de nuire », indique Vahiny Yvi Sandro, procureur de la République près du Tribunal de première instance de Toamasina. Selon ses explications, les personnes effectuant des opérations bancaires seraient les principales cibles de ce réseau de braqueurs. C'est à ce niveau qu'interviendrait l'employée incriminée.

Des cas de braquages meurtriers sont mis sur le compte de la bande. Parmi les victimes figurent un policier et un agent pénitentiaire tués dans des fusillades survenues respectivement à la station-service Shell à Ambohijafy au mois d'août 2022, et plus récemment dans une grande banque de la ville. L'attaque d'un magasin de gros à Akirihiry, il y a à peine une semaine, ainsi que des braquages de numéraires à Salazamay et Bazar Be, figurent également sur leur tableau de chasse, outre d'innombrables attaques de cash-points.

Déjoué

À la lumière des informations recueillies, l'arme automatique retrouvée serait celle du policier abattu par la bande en 2022. Des informations filtrées au compte-gouttes révèlent par ailleurs qu'un élément des Forces de défense et de sécurité serait mouillé dans cette affaire.

« D'autres arrestations vont encore s'ensuivre », lance le procureur Yvi Sandro.

« Les téléphones saisis seront exploités et nous en saurons davantage », souligne-t-il.

En saisissant la balle au bond, il confie qu'il ne serait pas surprenant que les proches des individus abattus clament la prétendue innocence de ces derniers. Toutefois, il convient de retenir que les éléments d'intervention agissent sur la base de motifs solides et qui ne doivent pas être nécessairement rendus publics.

Les investigations policières ont révélé que les malfaiteurs auraient préparé l'attaque d'un organisme de microfinance pour hier, mais leur plan a été déjoué in extremis.

D'après les informations recueillies, l'arme automatique retrouvée appartiendrait au policier abattu par la bande en 2022. Par ailleurs, des fuites laissent entendre qu'un membre des Forces de défense et de sécurité serait impliqué dans cette affaire.