Au Soudan du Sud, la crise qui a débuté mi-février dans le Haut-Nil, région du nord-est du pays, menace-t-elle de déclencher des hostilités de grande ampleur, y compris à Juba ? C'est en tout cas une hypothèse prise très au sérieux par l'Allemagne. Le pays a en effet décidé de fermer temporairement son ambassade dans la capitale.
L'annonce a été faite samedi après-midi par le ministère des Affaires étrangères allemand sur le réseau social X. « Après des années de paix fragile, le Soudan du Sud est à nouveau au bord de la guerre civile » déplore l'Allemagne, accusant le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar de « plonger le pays dans une spirale de violence ».
L'incertitude face à l'évolution de l'accord de paix au Soudan du Sud avait déjà poussé les États-Unis à annoncer une évacuation de leurs personnels « non essentiels », le dimanche 9 mars. Trois jours plus tard, le ministère des Affaires étrangères sud-soudanais rétorquait que « la situation au Soudan du Sud reste calme et sécurisée », évoquant des incidents « isolés » dans le Haut-Nil.
La décision allemande sonne donc comme un revers, suggérant un risque de combats dans la capitale. Une hypothèse pas toujours partagée, même si les tensions persistent. Les proches de Riek Machar sont toujours en détention, accusés d'avoir orchestré les violences dans le Haut-Nil. Et des bombardements aériens sur les comtés de Nasir et Ulang, bombardements perpétrés par l'armée sud-soudanaise, ont été rapportés par les autorités locales tous les jours depuis le 16 mars.