Au Burkina Faso, de nouvelles vidéos, présentées comme des massacres de civils par des supplétifs de l'armée, tournent partout sur les réseaux sociaux. Ce samedi, le gouvernement parle de « manipulation » et dénonce une vaste campagne politico-médiatique de diabolisation et de dénigrement du pays.
Ces nouvelles vidéos montrent des civils, escortés par des individus armés vers une destination inconnue. Les personnes âgées et les enfants qui n'arrivent pas à suivre sont menacés avec des armes blanches. D'autres montrent aussi des corps sans vie de civils, elles sont présentées comme un massacre commis dans la commune de Gayeri, dans la région de l'Est.
Dans un communiqué, le gouvernement dit déplorer la persistance « d'individus malintentionnés » qui s'activeraient au montage de « vidéos mensongères » faisant croire à des « massacres ethniques » au Burkina Faso. Le gouvernement dénonce une « manipulation » qui s'inscrit selon lui dans le cadre d'une « vaste campagne politico-médiatique de diabolisation et de dénigrement » du pays.
L'objectif, selon son porte-parole, serait de prêcher « la montée des communautarismes et de déclencher des affrontements intercommunautaires ». Il assure également que le pays demeure fondamentalement attaché à « la paix et au droit pour tous les Burkinabè, de vivre libres et dignes sur la terre de leurs ancêtres ».
Appel à témoin
Jeudi, le procureur Blaise Bazié disait avoir ouvert une enquête en vue d'interpeller les auteurs de messages appelant à « l'extermination » de personnes appartenant à un « groupe ethnique » au motif que ces personnes seraient des « terroristes ». Il ne citait pas de groupes ethniques spécifiques, mais les populations peules sont souvent visées par des amalgames.
À la suite du communiqué du gouvernement, le procureur a lancé un appel à témoin, pour aider les enquêteurs à interpeller les auteurs ou complice d'appels à la haine. Les personnes, profils, pages Facebook ou groupes sur messageries qui publient les discours haineux sont tous visés par cet appel à témoin.