Chaque année, l'université britannique d'Oxford publie un classement des pays les plus heureux. Si sur le continent africain, le classement est dominé par Maurice, la Libye et l'Algérie, la Côte d'Ivoire trône en Afrique de l'Ouest. Le pays est porté notamment par ses bons scores en matière de générosité et de perception de la corruption. Pour les passants à Blockhaus, dans le centre d'Abidjan, le bonheur ivoirien a bien d'autres facettes.
Pour une commerçante à Blockhaus, être heureuse, c'est être en couple : « C'est l'amour qui rend heureux », dit-elle. Il y a ceux qui le résument par le bonheur spirituel : « Ce qui me rend d'abord heureux, c'est ma foi religieuse », estime un passant, sans oublier le matériel. Car « il y a aussi mon activité qui me rend heureux ».
Une Ivoirienne enchaîne : « Quand tu luttes, puisque tu gagnes un peu quand même, ce n'est pas qu'on gagne gros, mais, c'est comme si tu avais une petite récompense ».
Pour Gertrude, par exemple, il y a aussi la famille : « Ce qui me rend heureuse, c'est le temps que je passe avec mes enfants, avec leurs proches ».
Cela sans oublier la santé, le foot et la fête, autant d'éléments considérés par Zié Ouattara, sociologue à l'université de Bouaké. Le chercheur planche, en ce moment, sur un « indice ivoirien du bien-être ». Dans ses enquêtes, la solidarité occupe une place importante : « Ce qui en est ressorti, c'est le fait de se sentir vraiment utile dans sa communauté, savoir que je peux rendre service à mon voisin. On peut même s'emprunter des choses. Ce sont des éléments qui sont très structurants dans l'approche du bien-être au niveau de la communauté », explique-t-il.
Et en plus du « vivre ensemble », le chercheur a identifié une douzaine de dimensions du bien-être : prendre soin de ses proches est un moteur du bonheur.
Le bien-être fera l'objet d'un colloque international du Centre de recherche pour le développement de l'université de Bouaké, prévu du 27 au 30 mai.