Madagascar: Sept Malgaches victimes de traite d'êtres humains au Cameroun

Ne se doutant pas du danger, les victimes de trafic d’êtres humains quittent souvent Madagascar à leurs propres frais.

Attirés par de fausses promesses d'emploi relayées sur les réseaux sociaux, sept ressortissants malgaches ont été séquestrés et rackettés à Yaoundé, au Cameroun. Leur calvaire n'a pris fin que grâce à l'appel à l'aide de l'une des victimes.

Ils pensaient s'envoler vers un avenir professionnel prometteur. À leur arrivée à Yaoundé, la réalité s'est révélée tout autre. Sept Malgaches, séduits par des offres d'emploi « mirifiques » publiées en ligne, ont été pris au piège d'un réseau de traite d'êtres humains. Dès leur arrivée, ils ont été privés de liberté et retenus dans une maison du quartier de Nkomo, dans le quatrième arrondissement de la capitale camerounaise. Là, ils ont été contraints de solliciter de l'argent auprès de leurs proches, sous la menace de leurs ravisseurs.

« Ils ont été arrêtés par les bandits, qui les ont forcés à demander de l'argent à leurs familles. Les jeunes femmes étaient probablement destinées à l'exploitation sexuelle », a déclaré le lieutenant-colonel Georges Parfait Nana, chef du poste de commandement opérationnel de la gendarmerie nationale à Yaoundé.

Un sauvetage in extremis

Aux côtés des Malgaches, six ressortissants de la République démocratique du Congo partageaient la même détention. Certaines victimes étaient enfermées depuis octobre 2024.

La situation a basculé lorsque l'une des captives a réussi à entrer discrètement en contact avec une amie restée à Madagascar. Alertée, cette dernière a immédiatement sollicité l'aide d'une connaissance vivant au Cameroun, qui a à son tour informé les autorités locales.

Mercredi, la gendarmerie camerounaise a localisé la maison où les treize victimes étaient retenues. Trois ressortissants camerounais, identifiés comme les principaux suspects, ont été arrêtés.

Dans une déclaration publique, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, a indiqué : « Le ministère doit prendre ses responsabilités concernant les ressortissants malgaches à l'étranger. Je suis en contact avec mon homologue camerounais, Lejeune Mbella Mbella. Nous saluons les mesures prises et travaillons ensemble au rapatriement des victimes. »

Selon les informations fournies par la gendarmerie camerounaise, six autres jeunes filles malgaches s'apprêtaient à quitter Antananarivo le jour même de l'intervention, ignorant qu'elles s'apprêtaient à rejoindre le même enfer. Leur départ a pu être empêché à temps.

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