La peinture, la région du Nord n'apprécie pas cet art, disent les médisants. Alors que d'autres pensent que la passion antsiranaise se limite au salegy haoïra - troboà. Caricaturale est l'image. Pourtant, la pointe du pays héberge des talents hors-pair qu'on trouve rarement ailleurs.
Rifflaudi en est un exemple. Il transmet l'histoire et immortalise les figures d'antan à travers ses toiles. On appelle ce style «Histo'art».
« Je suis dessinateur depuis l'enfance; avant de fréquenter l'école, je dessinais déjà. J'ai commencé à utiliser la peinture lorsque je me suis éloigné de mon père en 2011. Un peintre, Maître Victorien, m'a enseigné l'usage de la peinture à l'eau et à l'huile ». Oui, pendant que ses camarades apprennent à écrire, lui, il gribouille. Au début, son père n'était pas trop convaincu que son enfant gagnerait sa vie en peignant. « Je me cachais quand je dessinais », se souvient-il... Au fil du temps, le paternel finit par accepter le talent de son fils. De surcroît, c'est grâce à son père que Riflaudi s'intéresse aux récits historiques. « Il placardait les effigies des présidents de la République successifs sur les murs. Cela m'a inspiré », raconte-t-il. L'artiste a sa façon de raconter l'itinéraire de son pays. « Mes oeuvres artistiques sont mes moyens pour valoriser l'histoire de la civilisation des marginaux et des figures emblématiques », précise-t-il.
Actuellement, les œuvres de Riflaudi sont accrochées sur les murs de Liber'Ara, elles attirent le public. Désormais, la jeune génération de sa localité connaît l'esquisse des souverains qui se sont succédé.