Le président angolais João Lourenço annonce ce lundi 24 mars son désengagement en tant que médiateur du processus de Luanda, consacré aux bons offices entre la RDC et le Rwanda pour résoudre la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC.
Deux mois après avoir pris la présidence en exercice de l'Union africaine, Luanda estime qu'il est temps de se concentrer sur son mandat continental, en renonçant à cette médiation. L'annonce a été diffusée via le compte Facebook officiel de la présidence angolaise ce lundi.
João Lourenco précise qu'avec le concourt de la Commission de l'Union africaine (UA), un nouveau médiateur sera désigné dans les prochains jours afin de poursuivre les pourparlers et trouver des solutions aux conflits entre ces deux pays voisins.
« Ce médiateur sera appuyé par la SADC et l'EAC », annonce la présidence angolaise.
« Depuis que l'Union Africaine à attribuer au Président João Lourenço la responsabilité de mener la médiation du conflit entre la RDC et le Rwanda, l'Angola n'a ménagé aucun effort pour s'engager de manière sérieuse, énergique et aussi en termes de ressources, en vue d'obtenir la paix définitive à l'Est de la RDC et à chercher de normaliser les relations entre les deux pays voisins », lit-on dans cette publication.
L'Angola salue cependant les progrès réalisés depuis le début du processus de Luanda, soulignant que d'importants progrès ont été réalisés :
« A la fin des discussions tenues à Luanda, d'importants progrès au niveau ministériel ont été obtenus au mois de décembre 2024. La RDC s'est engagée à neutraliser les éléments de FDLR et le Rwanda à procéder au retrait de ses Forces de défense du territoire congolais jusqu'aux limites des frontières entre les deux pays.
Tenant compte que ces préalables étaient les principales revendications des parties, avec cet engagement, les conditions pour le sommet du 15 décembre dernier, qui devrait se tenir à Luanda, étaient mis en place. Mais, malheureusement, ceci n'a pas eu lieu à cause de l'absence du Rwanda », détaille la présidence angolaise dans sa publication.
Cependant, le président angolais rappelle également qu'il a toujours cru qu'il devrait avoir, parallèlement à ces discussions, des négociations directes entre le Gouvernement de la RDC et le M23. Et affirme à cet égard, y avoir travaillé et obtenu le consentement des deux parties pour que le premier face à face se tienne à Luanda le 18 mars dernier.
Il n'a pas caché son regret de constater que cette nouvelle initiative a avortée in extremis par un ensemble des facteurs, dont certains externes aux processus africains déjà en cours.