La sécurité alimentaire demeure un enjeu majeur pour les pays de l'océan Indien. Pour y répondre, la coopération entre les organismes de recherche se renforce.
Lors de la conférence ministérielle sur la sécurité alimentaire et la nutrition, organisée vendredi à Anosy par la Commission de l'océan Indien (COI), Jean-Marc Bouvet, directeur régional Afrique australe et Madagascar du CIRAD, et Eric Jeuffrault, directeur régional pour La Réunion, Mayotte et l'océan Indien, ont souligné l'urgence d'une action collective.
Le Programme régional pour la sécurité alimentaire et la nutrition (PRESAN), dont la première phase n'a pas atteint tous ses objectifs, bénéficie aujourd'hui d'une relance. « Tous les projets en lien avec la sécurité alimentaire seront capitalisés et intégrés pour rendre ce programme plus opérationnel et à l'échelle régionale », explique Eric Jeuffrault.
L'objectif est clair : développer des filières agricoles adaptées aux réalités locales, renforcer l'autonomie alimentaire des États membres, et en particulier celle de Madagascar.
Le Cirad coordonne les travaux de recherche en agronomie en lien avec un large éventail de partenaires : institutions nationales, ministères, universités, centres de recherche, organisations paysannes et acteurs du secteur privé.
Madagascar, un acteur central
« Nous travaillons en partenariat avec l'ensemble des parties prenantes, y compris la société civile, pour faire émerger des solutions durables et adaptées », précise Jean-Marc Bouvet. Parmi les initiatives phares, la Plateforme régionale de recherche agronomique et de développement de l'océan Indien (Prerad-OI), portée par la COI, regroupe une vingtaine de pays et vise à améliorer la qualité des productions agricoles. « Le Cirad s'investit pour structurer cette plateforme dans la perspective d'en faire un pilier scientifique du programme PRESAN », ajoute-t-il.
Partenaire historique du CIRAD, Madagascar occupe une place centrale dans cette dynamique régionale. « Avec les pays membres de la COI, et en particulier Madagascar, nous développons des projets de coopération régionale couvrant plusieurs thématiques, dont la sécurité alimentaire », indique Eric Jeuffrault.
Depuis plus d'un demi-siècle, les collaborations avec des institutions locales comme le FOFIFA ou l'Université d'Antananarivo ont contribué à professionnaliser les agriculteurs, notamment à travers la production locale de semences et le renforcement de leur autonomie.
Mais les enjeux dépassent la seule production agricole. La coopération s'étend aux dimensions sanitaires et environnementales. Les chercheurs travaillent notamment à la mise en place de méthodes de lutte agroécologique contre les maladies des plantes et les menaces phytosanitaires, persistantes dans la région.