Selon les informations de RFI, deux journalistes burkinabè ont été enlevés ce matin, lundi 24 mars, à Ouagadougou. Il s'agit de Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l'Association des journalistes du Burkina Faso (AJB). Tous deux ont été interpellés sans mandat par des hommes en civil se présentant comme des agents des renseignements burkinabè, avant d'être emmenés vers une destination inconnue.
Ces nouvelles disparitions s'ajoutent à celles de la semaine dernière, qui ont visé plusieurs membres du mouvement politique SENS. En l'espace d'une semaine, au moins sept personnes, perçues comme des voix critiques des autorités burkinabè, ont été enlevées au Burkina Faso.
Ce matin, les disparitions ont eu lieu au Centre national de presse Norbert Zongo et elles visaient Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l'Association des journalistes du Faso.
D'après sa page Facebook, l'AJB avait renouvelé son bureau national il y a à peine trois jours. Ce week-end encore, son président dénonçait auprès de l'AFP des atteintes « jamais égalées » à la liberté d'expression depuis le putsch du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Il fustigeait également une « totale mainmise » de la junte du président de transition « sur les médias publics RTB et AIB, devenus les deux outils principaux de propagande ».
Des arrestations ciblées
La semaine dernière, c'est le mouvement politique SENS qui subissait des arrestations sans motif officiel. D'abord son secrétaire national, Idrissa Barry, interpellé par des hommes en civil se présentant comme des gendarmes. Puis ce week-end, c'était au tour de quatre de ses camarades d'être « enlevés et emmenés vers une destination inconnue », selon un communiqué de SENS.
Juste avant ces disparitions, le mouvement dénonçait les récents massacres de Peuls à Solenzo, dans l'ouest du pays. Des exactions attribuées à l'armée burkinabè et à ses Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).