Certains jeunes de Kinshasa ont manifesté, lundi 24 mars, des réticences face aux consultations politiques engagées par le Cabinet présidentiel lundi, dans le but de constituer un gouvernement d'union nationale.
La composante jeunesse congolaise, dans un communiqué publié lundi, insiste sur la nécessité d'associer les jeunes, catégorie majoritaire de la population, aux prises de décision stratégiques.
Depuis lundi matin 24 mars, Cashmir Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité, s'entretient avec les leaders des différentes forces politiques du pays.
Ces consultations politiques, voulues par le président de la République Felix Tshisekedi, visent la formation prochaine d'un gouvernement d'union nationale pour juguler la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC.
Bien qu'elle approuve les efforts de pacification en RDC, la composante jeunesse congolaise met en garde les acteurs politiques contre toute tentative de son exclusion, qualifiée de « grave erreur ».
Mukenge Totoro souligne les limites des précédents dialogues politiques, présentés comme des "solutions miracles" aux crises congolaises :
« A chaque crise, les jeunes sont mobilisés pour sensibiliser la population, mais lors des négociations gouvernementales, seuls les partis politiques sont consultés », déplore-t-il.
Didier Bitaki, jeune, expert en désarmement et en droit international humanitaire va plus loin. Il estime que ces consultations ne sont qu'une diversion :
« Le nouveau gouvernement sera-t-il en mesure de combattre le M23 ? Le président reste prisonnier d'une logique qui pourrait conduire à une catastrophe. Il est encore arnaqué par celui qui lui a donné l'idée de convoquer des consultations nationales. Il doit quitter cet emprisonnement dans lequel il se trouve, faute de quoi, je pense que le mois de mai ne se terminera pas sans que le M23 soit à Kinshasa alors qu'il y aura déjà un gouvernement d'union nationale ».
Ces consultations politiques ont démarré lundi avec les leaders de la plateforme Union sacrée de la nation.
