Au Soudan, le bombardement d'un marché a causé la mort d'une centaine de personnes lundi 24 mars, selon Emergency Lawyers, un collectif d'avocats qui documente les exactions du conflit. L'organisation accuse l'armée soudanaise d'avoir mené cette frappe sur le marché de Tora, situé dans la grande banlieue d'El Fasher, au Darfour du Nord.
« Un massacre horrible », c'est en ces termes qu'Emergency lawyers décrit les évènements d'hier à Tora. Selon le collectif, les avions de l'armée soudanaise ont bombardé « sans discrimination le marché ».
Sur les réseaux sociaux, l'organisation de la société civile Darfur Victims Support a publié une courte vidéo mardi matin, des décombres de Tora. Des corps carbonisés jonchent le sol, au milieu des cendres. « Le marché de Tora est considéré comme le plus grand point d'approvisionnement des civils qui viennent y acheter leurs biens de première nécessité », explique l'organisation. Elle dénombre pour l'heure plusieurs dizaines de victimes et promet de mener une enquête.
Les civils pris au piège des bombardements
Depuis le début du siège d'El Fasher, il y a plusieurs mois, les populations civiles environnantes sont régulièrement victimes de bombardements de la part des deux belligérants. Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, le camp de déplacés d'Abou Shouk, au nord-ouest d'El Fasher, a été touché entre le 12 et le 15 mars par des tirs de mortier des Forces de soutien rapide (FSR).
En décembre dernier, l'armée soudanaise avait déjà bombardé un autre marché, à Kabkabiya, à l'ouest d'El Fasher, faisant une centaine de morts.