Malgré des conditions de préparation difficiles, les élèves du Nord-Kivu et du Sud-Kivu affichent leur soulagement d'éviter une année blanche.
En République démocratique du Congo, la session spéciale des examens d'Etat pour les élèves autodidactes du secondaire, c'est-à-dire des candidats libres, s'est tenue ce mardi 25 mars dans les zones contrôlées par les rebelles du M23, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les élèves étaient soulagés de participer à cette épreuve qui avait été reportée, mais aussi inquiets, car, dans les conditions actuelles dans l'est du pays , ils n'ont pas pu se préparer correctement.
"L'examen s'est plutôt bien passé. Il n'y avait pas de cours d'options, il n'y avait que les mathématiques, la culture générale et le français. Donc, tout le monde pouvait facilement se retrouver", explique Pascal Tsongo. Il ne s'attendait pas à ce que les examens aient lieu aussi vite après l'annonce du report des épreuves préliminaires pour les zones contrôlées par les rebelles du M23, le 7 mars dernier. Il a été surpris par ce nouveau programme qui, en conséquence, ne lui a pas laissé beaucoup de temps pour se préparer.
Eviter l'année blanche dans l'est de la RDC
Pour lui "s'il faut parler de la préparation, franchement, nous avons été surpris. Le communiqué de confirmation de la date des examens a été publié il y a seulement une semaine. Nous avons eu peu de temps de préparation, cela n'a pas suffi."
Malgré cette convocation à court terme, les élèves comme Zawadi Grâce, qui redoutaient une année blanche, sont au moins soulagés de passer leur examen.
Elle explique que "lorsque la guerre est arrivée, j'avais trop peur parce que c'était la première fois que j'entendais de près des explosions de bombes et des crépitements de balles. Quand on a annulé ces examens, qui étaient prévus pour le 7 mars, j'ai cru que cette année serait une année blanche. C'est ma mère qui m'a réconfortée en me disant que ces épreuves pourraient être reportées, même au mois de mai, et que quoi qu'il arrive, j'aurai mon diplôme cette année".
En raison de la fermeture de l'aéroport international de Goma, les questionnaires de cette épreuve ont transité par Addis-Abeba, en Ethiopie, et Kigali au Rwanda. Le lancement officiel été effectué à Goma par les autorités de l'administration parallèle, installée par les rebelles dans la région.
"L'éducation est apolitique" selon une responsable du M23
Chantal Murekatete, cadre du M23 et conseillère principale du gouverneur de province qui a présidé la cérémonie, assure que "l'éducation est apolitique, c'est donc dans cet esprit-là que nous agissons tous, parce que nos enfants doivent étudier et passer leurs examens en toute quiétude, quel que soit l'espace dans lequel ils se trouvent. Dans certaines provinces, cette épreuve a eu lieu un peu plus tôt, mais je crois que tout se stabilise et que, pour la poursuite des autres épreuves, tout se passera très bien".
Pour la province éducationnelle Nord-Kivu 1, ce sont 362 élèves autodidactes du territoire de Rutshuru et des villes de Goma et Kigali au Rwanda qui étaient concernés.