Afrique: Combler les lacunes et forger les aspirations - L'initiative RELANCE pour élargir les possibilités d'éducation et d'emploi pour les jeunes au Tchad et en Mauritanie

communiqué de presse

WASHINGTON — La Banque mondiale a approuvé le Projet d'intervention régionale du Sahel pour l'apprentissage et la collaboration dans l'éducation, ou RELANCE selon son acronyme en anglais.

Cette initiative phare vise à renforcer les systèmes éducatifs, élargir l'accès à une éducation de qualité et améliorer les perspectives d'emploi pour les jeunes vulnérables au Tchad et en Mauritanie. D'un montant de 137,15 millions de dollars, le projet est financé par des crédits de l'Association internationale de développement (IDA) et des dons du Fonds fiduciaire pour le Sahel et les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest (SAWAC). Il constitue un engagement important en faveur de l'avenir des jeunes dans l'une des régions les plus précaires du monde.

Au Sahel central, un tiers des jeunes ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation professionnelle, et 94 % des enfants âgés de 10 ans sont incapables de lire ou comprendre un texte adapté à leur âge. Au Tchad, 57 % des enfants d'âge primaire ne sont pas scolarisés ; en Mauritanie, ce sont 45 % des jeunes en âge de fréquenter le cycle secondaire qui sont en dehors du système scolaire. Dans ces pays, investir dans l'éducation est une démarche de long terme essentielle pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la violence dont trop d'enfants et de jeunes sont prisonniers.

Le projet RELANCE adopte une approche régionale et innovante pour bâtir une société plus résiliente et inclusive, en prenant acte des difficultés communes au Tchad et à la Mauritanie. Les deux pays connaissent en effet des taux élevés de jeunes non scolarisés et de pauvreté des apprentissages, tandis qu'ils sont également confrontés aux effets de la dégradation de l'environnement, de la fragilité et des conflits.

Le projet appuiera la création d'un institut régional d'éducation dédié à la recherche, qui formera également des professionnels de l'éducation et fournira des conseils sur l'action à mener. Cet institut jouera un rôle essentiel dans la promotion de la coopération régionale et l'harmonisation des politiques éducatives, et bénéficiera directement à au moins 1 500 professionnels du secteur dans les deux pays.

Le projet RELANCE mettra également en place des parcours éducatifs flexibles et résilients grâce à l'introduction d'un modèle d'« école ouverte » conçu pour 850 000 jeunes nomades et réfugiés non scolarisés et dont la moitié sont des filles. Ce modèle innovant offrira d'autres voies d'accès à l'éducation formelle ou à l'emploi par le biais de la formation professionnelle et technique.

Il reposera sur un format hybride combinant enseignement en présentiel et ressources d'apprentissage numériques, et garantira la continuité de l'éducation même dans les circonstances les plus difficiles. Le projet s'attachera à concevoir des centres d'apprentissage résilients, avec l'intégration d'infrastructures économes en énergie et résistantes aux catastrophes.

« Le modèle de l'"école ouverte" est tout à fait novateur et il pourrait véritablement révolutionner les possibilités d'éducation et d'emploi pour les jeunes vulnérables, explique Franz Drees-Gross, directeur par intérim de l'intégration régionale pour l'Afrique et le Moyen-Orient à la Banque mondiale. En favorisant la collaboration entre le Tchad et la Mauritanie, le projet RELANCE permettra d'assurer un maximum d'efficacité et d'impact, de créer des économies d'échelle et d'éviter les initiatives redondantes. »

Le projet met en outre fortement l'accent sur l'égalité des sexes, avec des interventions ciblées visant à remédier aux disparités persistantes qui pénalisent les femmes dans les domaines de l'éducation et de la vie économique. Des efforts seront déployés pour accroître la scolarisation et la poursuite d'études des filles, à travers notamment des incitations financières pour les élèves méritantes et vulnérables et le développement de programmes et d'environnements scolaires intégrant la dimension du genre.

« Ce projet va changer la donne pour le Tchad et la Mauritanie, souligne Waly Wane, chef de service Éducation à la Banque mondiale. En mettant l'accent à la fois sur l'éducation et les compétences professionnelles, nous faisons en sorte que les jeunes, et en particulier les filles et les populations vulnérables, disposent des outils dont ils et elles ont besoin pour réaliser leur potentiel et contribuer utilement à leur communauté. »

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