Angola: Le pays met fin aux subventions sur le diesel afin de libérer 3 milliards de dollars pour les dépenses sociales

TLDR

  • L'Angola a supprimé les subventions sur le diesel, augmentant les prix à la pompe de 50 % dans le cadre d'un plan de réorientation des fonds publics soutenu par le Fonds monétaire international.
  • Depuis lundi, le litre de diesel coûte 300 kwanzas (0,33 $), contre 200 kwanzas, ce qui représente la deuxième augmentation en un an.
  • Le FMI estime que cette mesure pourrait libérer 3 milliards de dollars, soit l'équivalent du budget combiné actuel de l'Angola pour la santé et l'éducation.

L'Angola a supprimé les subventions sur le diesel, augmentant les prix à la pompe de 50 % dans le cadre d'un plan soutenu par le Fonds monétaire international visant à réorienter les fonds publics vers la santé et l'éducation. Depuis lundi, le litre de diesel coûte 300 kwanzas (0,33 $), contre 200 kwanzas auparavant. Il s'agit de la deuxième augmentation en un an, après une première hausse de 140 à 200 kwanzas en avril 2024.

Le FMI estime que cette mesure pourrait libérer 3 milliards de dollars, soit l'équivalent du budget combiné actuel de l'Angola pour la santé et l'éducation. Le gouvernement entend utiliser ces économies pour stimuler les dépenses sociales et stabiliser son économie en pleine reprise.

Toutefois, ce changement de politique suscite des réactions négatives. Le syndicat des chauffeurs routiers angolais, qui représente 3 500 membres, a exprimé son opposition et mis en garde contre d'éventuelles perturbations, en invoquant l'augmentation des coûts de transport. Une position définitive sera adoptée lors d'une réunion qui se tiendra le 11 avril. Ce changement fait écho à la réduction des subventions à l'essence de l'année dernière, qui a déclenché de violentes manifestations à Huambo, faisant cinq morts.

Points clés à retenir

La suppression de la subvention au diesel en Angola met en lumière l'exercice d'équilibre budgétaire auquel sont confrontées de nombreuses nations africaines : troquer le mécontentement public à court terme contre une réaffectation budgétaire à long terme. Si le FMI voit dans la réduction des subventions un moyen de débloquer des fonds vitaux, le coût social est important dans un pays où plus de la moitié de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.

L'efficacité de cette politique dépendra de la rapidité avec laquelle le gouvernement pourra déployer les économies réalisées dans des programmes visibles et à fort impact, tels que l'éducation, les soins de santé et l'aide au transport pour les groupes vulnérables. Sans cela, le risque politique et les réactions sociales pourraient compromettre les objectifs de la réforme.

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