Face au péril existentiel, les initiatives se multiplient pour mobiliser les Burkinabè dans la reconstruction de la bâtisse commune lézardée de toutes parts. En effet, concomitamment avec la lutte armée contre le terrorisme, les autorités de la Transition ont engagé les Burkinabè dans une batterie de politiques et mesures en vue de redonner à chaque fille et fils du pays, l'amour de sa patrie.
Retour aux sources, promotion des langues nationales et du consommons local, travaux communautaires, veille citoyenne, civisme fiscal, reboisement tout azimut, soutien aux PDI, veuves et orphelins des FDS et VDP tombés au front, actionnariat populaire, contribution volontaire au Fonds de soutien patriotique (FSP), tout y passe et avec des résultats tangibles. Les Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne (JEPPC) sont en pole position dans ces initiatives. Organisée en deux phases de 15 jours chacune depuis l'année dernière (à partir des 26 mars et 2 octobre), ces Journées sont à leur IIe édition avec pour thème principal :
« Pour l'ordre et la discipline : je m'engage ». Ce thème vaut tout son pesant d'or si l'on sait que le changement s'opère généralement dans la douleur.
Dans le contexte burkinabè, la dynamique actuelle enclenchée par les premières autorités du pays aux fins de remettre le pays sur les rails de son indépendance, de sa souveraineté et du développement bouscule des intérêts et sans distinction. En cassant les codes pour restructurer tous les secteurs d'activités et pans de la vie sociale et culturelle du pays, les réformes font des grincements de dents, parce qu'elles touchent des intérêts et des habitudes.
Autant on ne saurait faire des omelettes sans casser des oeufs, le développement harmonieux auxquels nous aspirons exigent de nous, de changer de mentalité, de la discipline et de l'ordre, de consentir des sacrifices individuels et collectifs, et surtout, de céder des parcelles de nos intérêts individuels au profit du bien collectif. Le Burkina de demain dont les fondements sont posés exige aussi de ses filles et fils de se conformer aux règles et normes de la société, de se plier aux lois de la République.
Du citoyen lambda au commerçant, en passant par les fonctionnaires dans toutes leurs diversités, les lois doivent être les mêmes et pour tous : refuser la corruption, respecter le Code de la route et le bien public,
« justifier son salaire » au service, offrir des services de qualité ... En un mot, l'homme intègre que nous revendiquons être le patriote que nous clamons à longueur de journée doit se sentir dans chacune de nos actions au quotidien.
Le travail, la discipline et les valeurs endogènes ont toujours été les piliers du développement des grandes nations. Dans sa quête d'émancipation et de souveraineté, le Burkina Faso ne va pas déroger à la règle. En tous les cas, ce n'est surtout pas dans la défiance de l'autorité et l'indiscipline qu'il se bâtira de façon durable.