Togo: Dans un rapport à l'ONU, la société civile dénonce les disparitions forcées et arrestations dans le Nord

Le Comité des disparitions forcées des Nations unies tient actuellement sa 28ème session à Genève, du 17 mars au 4 avril 2025. À cette occasion, le Togo, ayant ratifié la convention en juillet 2014, soumet un rapport périodique sur la mise en oeuvre de ses engagements en la matière. Plusieurs organisations de la société civile togolaise ont également envoyé leur propre rapport, complétant la version officielle. Celles-ci pointent notamment la situation dans le nord du pays, sous état d'urgence, les interpellations hors cadre légal et les disparitions forcées dénoncées à la suite des crises politiques qu'a traversées le pays.

Plusieurs organisations, dont le Collectif des associations contre l'impunité au Togo (CACIT), s'intéressent particulièrement à la région des Savanes, dans l'extrême nord, placée sous état d'urgence sécuritaire depuis 2022 en raison de la menace terroriste. Elles évoquent quelques cas d'enlèvements de civils par des groupes armés non identifiés entre 2022 et 2023. Mais aussi des arrestations, notamment à Mandouri, où les proches des personnes interpellées restent sans nouvelles pendant de longues périodes.

De plus, l'accès très restreint à la prison civile de Sotouboua, aménagée pour accueillir des personnes arrêtées dans le cadre d'enquêtes liées au terrorisme, constitue également une source d'inquiétude. Les visites des proches et des organisations y sont quasi impossibles.

Des interpellations hors cadre légal

Par ailleurs, la société civile mentionne les crises socio-politiques qu'a traversées le Togo. La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJRR) aurait reçu une centaine de dépositions pour disparitions forcées. Or, à ce jour, soulignent les organisations togolaises, aucune information publique ne permet de savoir si des investigations ont été menées sur ces dossiers.

Les organisations soulignent également certains cas d'interpellations qui s'apparenteraient à des disparitions forcées, car ne respectant pas le cadre légal. L'Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto) cite notamment un cas précis : celui d'un fonctionnaire de la gendarmerie de Kara, disparu en août 2020 pendant son service. Sa famille demeure, jusqu'à ce jour, sans réponse.

Contactées par RFI, les autorités togolaises n'ont pas donné suite.

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